« Police et Humanisme », une communauté de veilleurs de la paix

Parmi les 140.000 policiers nationaux et les 20.000 policiers municipaux, une poignée d’entre eux se retrouve pour mettre l’Homme et l’Évangile au cœur de leur métier. Le 11 novembre, jour de la saint Martin, « Police et Humanisme » fêtera cette année son patron, dans le cadre de ses 50 ans, avec les mêmes intuitions qu’à l’origine.
 
« Être policier et chrétien est parfaitement compatible, peut-être même davantage qu’il y a 50 ans. Je ne renie ni ma foi ni ma loyauté vis à vis des institutions républicaines. Je ne me sens pas partagé en deux », témoigne Hervé Deydier (photo), 52 ans, Président national de « Police et Humanisme ». Sur le départ après dix ans de présidence, il a la satisfaction de passer le témoin d’une association loi 1901 qui, non seulement développe de nouvelles délégations (Marseille en 2011, Bordeaux prochainement), mais parvient à toucher de nouveaux adhérents. Les jeunes qui la rejoignent le font souvent pour les mêmes raisons qui l’ont amené, policier débutant à Évry (Essonne) dans la première délégation créée hors Paris : « Trouver un endroit où partager en confiance ses expériences professionnelle, sans imposer leur violence au milieu familial ou amical. Le faire avec des collègues qui ont la même conviction que l’Autre, victime, prévenu ou délinquant, est notre frère en Christ et qu’il ne s’agit pas de l’humilier mais de le relever ».
 

Un parti pris d’espérance

C’est en 1960, dans le climat tendu de la guerre d’Algérie, qu’un groupe de commissaires de police chrétiens naît clandestinement à St Germain-des-Prés, à Paris. Prêtre de la Mission de France, André Gence accepte de les accompagner spirituellement. Puis Jean Debruynne (1925-2006), prêtre et poète, devient l’aumônier de « Police et Humanisme », créé en 1963. Après son décès, il est demandé au P. Noël Choux (photo), un proche, d’aider ces professionnels qui « voient le péché du monde à travers des situations horribles, dramatiques ou sordides, à croire en l’homme et en Dieu ».

Cela signifie, avec les 30 diacres ordonnés, accompagner les week-ends de récollection (chaque délégation étant liée à un monastère) mais aussi telle démarche de catéchuménat ou de profession de foi à l’occasion du Pèlerinage Militaire International (PMI) à Lourdes, participer aux célébrations du 11 novembre, jour de la Saint-Martin (un patronage obtenu le 22 mars 1993 de la Conférence des évêques de France), en souvenir des policiers décédés, être présent aux côtés des collègues et des familles lorsque surviennent des tragédies, etc. « Nous tenons à cette appellation « Communauté chrétienne des policiers de France ». Nous pouvons compter les uns sur les autres », commente Hervé Deydier. Composée de « tous les grades et tous les corps de métier, de jeunes et de retraités, d’hommes et de plus en plus de femmes, d’individus et de couples », cette communauté humaine et ecclésiale modeste fait l’admiration de son aumônier, témoin « d’une belle foi vécue au travers des valeurs d’ordre, de courage, de dévouement, de respect des petits et du bien public ».
 

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En 2014, dans les pas de Saint François

« Police et Humanisme » clôturera sa démarche jubilaire, commencée à Rennes en 2012 (autour des racines de l’association), poursuivie à Tours en 2013 (avec une réflexion sur l’aujourd’hui), par un pèlerinage marquant un nouveau départ (proclamation d’une charte modernisée et plus concise), à Assise (Italie), du 8 au 11 mai 2014. Un choix hautement symbolique que celui de saint François, apôtre de la paix ! « Pour les membres de « Police et Humanisme », le titre le plus important est « Gardiens de la paix », mais il ne s’agit pas que de garder la paix comme une personne qui serait assise dessus sans bouger. Il s’agit de mettre la paix en mouvement. C’est un acte dynamique qui passe par la recherche de la justice et de l’équité », explique le père Noël Choux.

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