Le travail du CMR sur les brevets et plus largement les droits de propriété intellectuelle sur le vivant a débuté en 2008, en lien avec le mouvement frère allemand (KLB), avec l’aide de scientifiques, de paysans spécialistes de la question, de théologiens. Les réactions furent les mêmes dans les 12 rencontres locales organisées qui ont permis de rassembler un millier de personnes. En premier : « C’est bien compliqué ! » ou « Nous n’en avons jamais entendu parler ». Puis : « Ce que vous présentez là est plus qu’important ! ».

Il fallait d’abord comprendre comment nous en sommes arrivés, avec la révolution biotechnologique, au dépôt et surtout à l’acceptation de brevets sur des gènes, donc sur du vivant. En plein débat sur la bioéthique, la réflexion a été limitée à la sphère végétale et animale. Les enjeux touchent de près les agriculteurs, mais les participants ont rapidement compris qu’il s’agit de notre alimentation à tous.

Les débats ont permis d’amorcer le dialogue nécessaire entre producteurs et consommateurs, entre citoyens que nous sommes tous. Ils ont abouti à certains consensus, notamment le refus des brevets sur le vivant. Le CMR affirme que la vie n’appartient à personne, qu’elle nous est donnée, que les semences sont des biens communs,… Mais de nombreux points de débat demeurent.

Un appel est lancé aux politiques pour qu’ils reprennent leur place de garants de l’intérêt général, face aux forces économiques. Si les brevets sur le vivant soulèvent des enjeux économiques, un débat éthique est clairement posé. Une nouvelle culture du vivant est à développer : la vie, don de Dieu, est remise entre nos mains ; comment gérer cette responsabilité au service de tous les vivants ?