Les chrétiens menacés au Niger
Suite à la publication de Charlie Hebdo la semaine dernière, la minorité chrétienne a fait l’objet d’attaques à Niamey et Zinder (Niger). Plusieurs communautés religieuses françaises sont présentes sur le terrain.
Vendredi 16 janvier 2015, les 9 églises catholiques de Niamey, capitale du Niger, et les temples protestants ont été détruits. Mgr Michel Cartatéguy, SMA, archevêque de Niamey, a suspendu les célébrations dominicales le 18 janvier. Une des 2 maisons des Sœurs de Gethsémani a été brûlée. Seule la cathédrale est toujours debout.
Avec pour charisme l’éducation, les Sœurs de l’Assomption sont implantées depuis 1966 à Zinder, ville de 250 000 habitants, à plus de 950 km de Niamey. Il ne reste rien de leurs locaux (photo). Elles agissaient de concert avec les Pères blancs et les sœurs de Saint-Joseph de Cluny au dispensaire de Kara Kara, le quartier des lépreux.
Au Niger, les catholiques représentent 25.000 personnes, dans un pays qui compte 17 millions de musulmans. Mais ceux-ci sont « de plus en plus noyautés et manipulés par les djihadistes et Boko Haram » explique le Père Claude Nachon, SMA, à l’origine de la construction de l’église Saint-Augustin inaugurée en octobre 2014.
« La reconstruction des églises et surtout des cœurs sera longue et douloureuse » estime-t-il. « Choisissons la vie, choisissons l’amour dans nos paroles, dans nos actes, dans notre prière » invite quant à elle Soeur Danièle Relion, Supérieure générale des sœurs de Gethsémani.
Appel du Pape François pour le « bien-aimé Niger »
On ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu, a rappelé le Pape François au cours de l’Audience générale du mercredi 21 janvier, en invitant les fidèles réunis dans la salle Paul VI « à prier ensemble pour les victimes des manifestations de ces derniers jours au bien-aimé Niger ».
En dénonçant les brutalités commises à l’égard des chrétiens, en particulier à l’égard des enfants, et les attaques contre les églises, le Pape a invoqué pour le pays « le don de la réconciliation et de la paix » et a souhaité que « l’on puisse rétablir au plus tôt un climat de respect réciproque et de coexistence pacifique » parmi la population. « Que jamais, a-t-il mis en garde, le sentiment religieux ne devienne une occasion de violence, d’abus et de destruction ». Source : Osservatore Romano.