Depuis le 23 février dernier, Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, voyait sa photo figurer sur Facebook à côté de propos orduriers. Il n’est pas membre de ce réseau social. Ayant lui-même signalé ce contenu illicite sans résultat, Mgr Giraud a saisi la justice début mars. Aucun retrait ne se faisant, une assignation en référé a été présentée devant le tribunal de Grande Instance de Paris.
Le jugement a été rendu le mardi 13 avril. Comme le dit Mgr Giraud « Il s’agissait de défendre la liberté d’expression contre les excès qui la sapent. Cette liberté doit aller avec la fraternité d’expression, quelles que soient les divergences d’idées. ». Le TGI de Paris a ordonné le retrait de la photographie et des commentaires outranciers, et a condamné aux dépens la société Facebook France. Désormais le jugement doit être mis à exécution, la société ayant quinze jours pour faire appel. « Sachez, dit encore Mgr Giraud, que je continue mon ministère ordinaire tout simplement dans la paix. Le nombre de soutiens écrits et oraux reçus témoignent d’une réelle fraternité possible en ce monde ».
En écho à ces propos, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France a appelé à habiter internet autrement : « Puisse cette affaire être discernée de bout en bout par chacun de nous dans ce qu’elle a de douloureux et d’instructif. Comme le disent, dans leurs compétences respectives, Robert Redeker, Dominique Wolton et Jean-Claude Guillebaud, attention aux médias d’exhibition pour lesquels la socialisation sert de prétexte ».
Toutes les communautés catholiques sont d’ailleurs invitées, à l’occasion de la prochaine Journée mondiale de la communication qui aura lieu le 16 mai prochain, à témoigner et à réfléchir sur leur présence sur internet.
Dans son message publié à cette occasion, le pape Benoît XVI invite ainsi les prêtres, en cette année sacerdotale, à investir le continent numérique. Citant la nouvelle génération des moyens audiovisuels (photos, vidéo, animations, blog, sites web), le pape les envisage comme des « occasions inédites de dialogue et même des outils indispensables pour l’évangélisation et la catéchèse».
