Benoît XVI pour un tourisme éthique et responsable

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Dans un message à l’occasion du VIIème Congrès mondial de la pastorale du tourisme (Cancún, Mexique, 23 – 27 avril 2012), le pape Benoît XVI donne trois priorités à la pastorale du tourisme.
 
Comme toute réalité humaine, le tourisme « doit être éclairé et transformé par la Parole de Dieu… Lié aux vacances et au temps libre, le tourisme apparaît comme un espace privilégié pour la restauration physique et spirituelle, la possibilité de rencontre avec des personnes appartenant à des cultures diverses, et il est l’occasion de contact avec la nature, favorisant ainsi l’écoute et la contemplation, la tolérance et la paix, le dialogue et l’harmonie dans la diversité. Le voyage est la manifestation de notre être Homo Viator (Homme pèlerin), et il reflète en même temps un autre itinéraire, plus profond et significatif, que nous sommes appelés à parcourir, celui qui conduit à la rencontre avec Dieu. La possibilité que nous offrent les voyages d’admirer la beauté des pays, des cultures et de la nature, peut nous conduire à Dieu, favorisant une expérience de foi, car la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur. D’autre part, le tourisme, comme toute réalité humaine, n’est pas exempt de périls ni d’éléments négatifs. Il s’agit de maux qu’il faut affronter de façon urgente, parce qu’ils touchent les droits et la dignité de millions d’hommes et de femmes, particulièrement de pauvres, de mineurs et de personnes invalides. Le tourisme sexuel est une des formes les plus abjectes de ces déviations qui dévastent, jusque sur le plan moral, psychologique et sanitaire, la vie des personnes, de nombreuses familles et, quelquefois, de communautés entières. La traite d’êtres humains pour des motifs sexuels ou pour des greffes d’organes, de même que l’exploitation des mineurs, leur abandon entre les mains de personnes sans scrupules, les abus, la torture se produisent tristement dans beaucoup de contextes touristiques. Tout cela doit interpeller ceux qui œuvrent sur le plan pastoral ou pour des motifs de travail dans le monde du tourisme, et toute la communauté internationale, à redoubler de vigilance, à prévenir et à contrer ces aberrations ».
 

Ne jamais oublier la voie de la beauté

Ensuite, le Saint-Père souligne « trois domaines sur lesquels la pastorale du tourisme doit focaliser son attention. En premier lieu, il s’agit d’éclairer ce phénomène par la doctrine sociale de l’Eglise, en promouvant une culture de tourisme éthique et responsable, de telle sorte qu’il parvienne à être respectueux de la dignité des personnes et des peuples, accessible à tous, juste, durable et écologique. La jouissance du temps libre et des vacances périodiques sont une opportunité, ainsi qu’un droit. L’Eglise souhaite continuer à offrir sa sincère collaboration, dans le domaine qui lui est propre, afin que ce droit soit une réalité pour tous les êtres humains, particulièrement pour les groupes les plus défavorisés. En second lieu, l’action pastorale ne doit jamais oublier…la voie de la beauté. Un grand nombre de manifestations du patrimoine historico-culturel religieux sont de véritables chemins vers Dieu, la beauté suprême… Il est toujours important de soigner l’accueil et d’organiser les visites touristiques dans le respect du lieu sacré comme de la fonction liturgique pour laquelle sont nées beaucoup de ses œuvres et qui continue d’être leur objectif primordial. Et, en troisième lieu, la pastorale du tourisme doit accompagner les chrétiens dans la jouissance de leurs vacances et de leur temps libre, de telle sorte que ceux-ci soient au profit d’une croissance humaine et spirituelle. C’est certainement un temps propice pour une détente physique et également pour nourrir l’esprit à travers des espaces plus amples de prière et de méditation… La nouvelle évangélisation, à laquelle nous sommes tous appelés, exige que nous tenions compte et profitions des nombreuses occasions que le phénomène du tourisme nous offre pour présenter le Christ comme la réponse suprême aux questions de l’homme d’aujourd’hui ».

Source : VIS du 23 avril 2012

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