Les saints patrons des JMJ
Les Saints Patrons des JMJ
La préparation de chacune des Journées Mondiales de la Jeunesse, sa réalisation et son dynamisme qui démarre avec la rencontre de jeunes du monde entier avec le Pape sont confiés à des patrons, c’est-à-dire à des saints canonisés ou dont le processus est en cours.
Pour les JMJ de Lisbonne 2023, le Comité Organisateur Local a indiqué 13 saints patrons, femmes, hommes et jeunes qui, selon le Cardinal-Patriarche, « ont démontrés que la vie de Christ comble et sauve la jeunesse de toujours », étant originaires de la ville qui accueille les JMJ ou, venant d’autres zones géographiques, qui sont des modèles pour les jeunes.
La sainte patronne par excellence des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse est la Vierge Marie, la jeune femme qui a accepté d’être la mère du Fils de Dieu incarné. Celle qui se leva et se précipita vers la montagne, pour rencontrer sa cousine Élisabeth, lui amenant Jésus qu’elle avait conçue. Ainsi, la Vierge Marie enseigne aux jeunes en tout temps et en tout lieu à apporter Jésus à d’autres qui l’attendent, aujourd’hui comme jadis !
Saint Jean-Paul II est aussi le patron. Nous lui devons l’initiative des Journées, qui ont réuni et animé des millions de jeunes des cinq continents.
Les patrons et patronnes sont tous les saints qui se sont consacrés au service de la jeunesse et, en particulier, saint Jean Bosco, que saint Jean-Paul II a déclaré « Père et Maître de la jeunesse». Aux formateurs, il a proposé son « système préventif », toujours d’actualité : « En la présence des jeunes, évitez le péché par la raison, la religion et l’affection. Devenez saints, éducateurs de saints. Faîtes en sorte que nos jeunes se sentent aimés. »
Nous comptons également sur la protection de saint Vincent, diacre et martyr du IVème siècle, qui, en tant que patron du diocèse, accueillera et fortifiera chacun par sa charité et son
témoignage évangélique.
Se déroulant à Lisbonne, les Journées auront le soutien céleste de certains saints de Lisbonne, partis d’ici pour proclamer le Christ. Comme saint Antoine, né vers 1190, qui ira, après avoir rencontré l’Ordre Franciscaine, au Maroc d’abord, puis en Italie, dans le sud de la France et à nouveau en Italie, convertissant de nombreuses personnes à l’Évangile qu’il a vécu et prêché. Saint Antoine est décédé en 1231 et, un an plus tard, fut canonisé, telle était la certitude de sa sainteté. Le pape Léon XIII l’appela « le saint du monde entier ».
Des siècles plus tard, saint Barthélemy des Martyrs, dominicain et archevêque de Braga, était également de Lisbonne. Il partit pour Trente, participant à la dernière phase (1562-63) du Concile qui voulait réformer l’Église, rapprochant les bergers des brebis, comme l’Évangile l’exige et comme le pape François le rappelle constamment. Lors du Concile et même après, l’intervention de saint Barthélemy fut décisive et sa vision nous motive tous encore aujourd’hui.
Un siècle plus tard, un autre jeune de Lisbonne, saint Jean de Britto, jésuite, partit pour l’Inde annoncer le Christ. Incessant dans la proclamation et les voyages difficiles, s’habillant et parlant afin d’atteindre tous les groupes et toutes classes, il fut martyrisé à Oriyur en 1693.
Nous sommes aussi accompagnés de bienheureux (béatifiés), également de Lisbonne. La première, Jeanne de Portugal, fille du roi Alphonse V, qui aurait pu être reine dans plusieurs royaumes d’Europe, a préféré s’unir au Christ et à la Passion du Christ, partant pour le cloître à l’âge de dix-neuf ans. Elle meurt à Aveiro, dans le convent des dominicaines, en 1490. Nous l’appelons sainte Jeanne Princesse et elle nous encourage à faire des choix radicaux.
En 1570, João Fernandes, un jeune jésuite, a été martyrisé au large des îles Canaries alors qu’il se rendait en mission au Brésil. Ce fut l’un des quarante martyrs de l’époque, dirigé par le bienheureux Ignace de Azevedo. Ils étaient partis en réponse à son appel missionnaire et ont certainement contribué au Ciel à la mission qu’ils n’ont pu accomplir sur terre.
Plus tard, Marie Claire de l’Enfant Jésus, jeune aristocrate née dans la périphérie de la capitale, est devenue orpheline très tôt, mais a décidé d’être la « mère » des démunis. A une époque où cela était officiellement interdit, elle réussit à fonder une congrégation religieuse dédiée à cette cause (Franciscaines Hospitalières de l’Immaculée Conception). Jusqu’à sa mort en 1899, elle surmonte toutes oppositions en répétant : « Là où le bien doit être fait, qu’il soit fait ! »
A ces jeunes de Lisbonne qui « sont partis » comme la Mère de Jésus, que ce soit dans la géographie du monde ou dans la géographie de l’âme, pour porter le Christ à bien d’autres, se joignent des patrons d’autres origines mais du même Royaume. Comme le bienheureux Pierre Georges Frassati, qui, jusqu’à sa mort à Turin, en 1925, à l’âge de vingt-quatre ans, a touché tout le monde par le dynamisme, la joie et la charité avec lesquels il a vécu l’Évangile, à la fois en gravissant les Alpes et en servant les pauvres. Saint Jean-Paul II l’appelait « l’homme des huit béatitudes ».
Avec la même jeunesse et la même générosité, nous comptons sur le bienheureux Marcel Callo, né à Rennes et mort au camp de concentration de Mauthausen en 1945. Il fut scout puis membre de la JOC (Jeunesse des Ouvriers Catholiques) et, lorsqu’il fut appelé à travailler en Allemagne à l’âge de 22 ans, il en partit, avec la ferme intention de continuer son apostolat dans cette condition très difficile. C’est pourquoi il fut emmené plus tard au camp de concentration où il mourut.
Nous comptons aussi sur la protection de deux jeunes bienheureux qui eux aussi « sont partis », alors même que la maladie a immobilisé leur corps mais pas leur cœur. Comme le Christ cloué sur la croix, qui de là est allé vers le Père et nous a tous sauvés par la vie qu’il a donnée. C’est au Christ abandonné sur la croix que nous avons voulu identifier la bienheureuse Chiara Luce Badano, une jeune ayant appartenu au Mouvement des Focolari, lorsque, à l’âge de 16 ans, la maladie la prit par surprise. Elle est décédée deux ans plus tard, en 1990, rayonnant toujours d’une joie lumineuse qui confirmait le nom de « Luce », que Chiara Lubich lui avait donné.
L’année suivante, en 1991, est né le bienheureux Carlo Acutis, décédé d’une leucémie à Monza à l’âge de quinze ans. Sa courte vie fut remplie d’une grande dévotion mariale et eucharistique, que ses connaissances en informatique lui permirent de répandre, même durant sa maladie. Malgré tout, il a fait de sa souffrance une offrande et est reparti heureux. A leur époque, les patrons des JMJ de Lisbonne 2023 ont démontré que la vie du Christ comble et sauve la jeunesse de toujours. Nous comptons sur eux, nous partons avec eux !
Cardinal Manuel Clemente
Patriarche de Lisbonne