Qu’est ce que le Jubilé ?

Le Jubilé

«Jubilé» est le nom d’une année particulière: il semble dériver de l’instrument utilisé pour en indiquer le début : le yobel, la corne de mouton, dont le son annonce le Jour de l’Expiation (Yom Kippour). Cette fête a lieu chaque année, mais elle prend une signification particulière quand elle coïncide avec le début de l’année jubilaire. Dans la Bible, le Jubilé se célébrait tous les 50 ans et offrait l’occasion de rétablir les relations avec Dieu et les autres, incluant la remise des dettes et le repos de la terre. L’évangile selon Saint Luc décrit la mission de Jésus en lien avec cette tradition, soulignant des actions de libération et de conversion.

Le premier Jubilé, convoqué par Boniface VIII en 1300, est devenu une « Année Sainte », période de transformation spirituelle. La fréquence des Jubilés a évolué, passant de 100 à 25 ans, avec des années « extraordinaires » comme celles de 1933 et 2016. Les célébrations ont également changé, intégrant des visites aux basiliques et des symboles comme la Porte Sainte, et permettant de vivre l’indulgence plénière.

La tradition veut que chaque jubilé soit proclamé par la publication d’une Bulle Papale (ou Bulle Pontificale) d’Indiction.

Par “Bulle”, nous entendons un document officiel, généralement rédigé en latin, portant le sceau du Pape, dont la forme donne son nom au document lui-même.

Le Jubilé des jeunes

Le Pape invite le monde entier et spécialement les jeunes à redécouvrir le thème de l’Espérance.

Le Jubilé, ou année du yōbēl chez les Hébreux, était une année sainte où la terre était restituée à ses propriétaires et où les esclaves retrouvaient leur liberté, et est célébrée tous les 50 ans.

Dans l’ère chrétienne, le premier Jubilé a eu lieu en 1300, et Boniface VIII a fixé sa célébration tous les 100 ans. Suite à une demande des Romains, Clément VI a réduit cette période à 50 ans. Urbain VI a ensuite proposé un cycle de 33 ans en 1389. Boniface IX a confirmé en 1400 le pardon aux pèlerins à Rome, et Martin V a célébré un Jubilé en 1425 en ouvrant la porte sainte.

Le dernier Jubilé de 50 ans a été célébré par Nicolas V en 1450. Paul II a ensuite fixé le Jubilé à 25 ans.

Interrompues par les guerres napoléoniennes, les célébrations jubilaires reprirent avec celle de 1875, après l’annexion de Rome au royaume d’Italie, qui fut célébrée sans la traditionnelle solennité.

Le jubilé incite à se mettre en marche, entraînant une transformation personnelle. Cette démarche nécessite une préparation et une planification, le véritable pèlerinage commençant par la décision de partir. Le mot «pèlerinage», dérivé du latin signifiant «à travers les champs» ou «passage de frontière», évoque l’essence même du voyage.
Des figures bibliques comme Abraham, qui quitte son pays pour la Terre Promise, et Jésus, qui se dirige vers Jérusalem, incarnent cette quête spirituelle. Aujourd’hui, les chrétiens continuent de suivre ce chemin.
Le parcours se construit progressivement, offrant divers itinéraires, lieux et expériences enrichissantes. La contemplation de la création est également essentielle, renforçant l’obéissance à la volonté divine. Ainsi, le pèlerinage devient une expérience de conversion, orientant la vie vers la sainteté, tout en s’identifiant à ceux qui cherchent un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs familles.
La liturgie représente la prière publique de l’Église et, selon le Concile Vatican II, est à la fois le «point culminant» de son action et sa source d’énergie (Sacrosanctum Concilium, 10). La célébration eucharistique, au cœur de cette liturgie, permet de recevoir le Corps et le Sang du Christ, qui accompagne les disciples et leur révèle les mystères divins.
Un rite spécifique de l’Année Sainte est l’ouverture de la Porte Sainte. Autrefois, le Pape commençait symboliquement à démolir le mur qui scellait la porte, mais depuis 1950, ce mur est abattu en amont. Lors d’une liturgie solennelle, le Pape ouvre la porte et passe le premier à travers elle. Cela souligne que le pèlerinage jubilaire n’est pas seulement un acte individuel, mais un chemin collectif pour tout le peuple de Dieu vers le Royaume.

L’indulgence est une manifestation concrète de la miséricorde de Dieu, qui dépasse les limites de la justice humaine et les transforme. Ce trésor de grâce s’est fait histoire en Jésus et dans les saints: en regardant ces exemples et en vivant en communion avec eux, l’espérance du pardon et le chemin de sainteté se renforcent et deviennent certitude. L’indulgence permet de libérer son cœur du poids du péché, pour que la réparation due soit donnée en toute liberté.

Concrètement, cette expérience de miséricorde passe par certaines actions spirituelles qui sont indiquées par le Pape. Ceux qui, par maladie ou autre, ne peuvent pas se faire pèlerins sont cependant invités à prendre part au mouvement spirituel qui accompagne cette Année, en offrant leur souffrance et leur vie quotidienne et en participant à la célébration eucharistique.

Le jubilé symbolise la réconciliation et ouvre un «temps favorable» pour la conversion personnelle. Il invite à recentrer sa vie sur Dieu, en reconnaissant sa primauté sur toutes choses, y compris sur les intérêts humains. L’appel à la justice sociale et au respect de la création découle de cette exigence théologique, affirmant que Dieu, créateur de l’univers, doit être honoré.
Le pape François a souligné que la miséricorde et la justice ne s’opposent pas; la miséricorde illustre l’attitude de Dieu envers les pécheurs, leur offrant une chance de se repentir grâce à la mort et à la résurrection du Christ. La Croix représente le jugement de Dieu, affirmant son amour et la promesse d’une vie nouvelle.
Concrètement, le jubilé encourage à vivre le sacrement de la réconciliation, à redécouvrir la confession et à recevoir le pardon divin, avec de nombreuses églises offrant cette possibilité en continu.
Symboliquement, la Porte Sainte représente un passage essentiel, marquant le début de l’Année Sainte avec son ouverture par le Pape. Initialement unique à la basilique Saint-Jean-de-Latran, elle a été étendue à d’autres basiliques pour accueillir les pèlerins.

Franchir cette porte rappelle les paroles de l’Évangile selon Jean : «Je suis la porte; celui qui entre à travers moi sera sauvé». Ce geste illustre l’engagement à suivre Jésus, le Bon Pasteur. La porte n’est pas seulement un seuil physique, mais un symbole de communion entre chaque croyant et le Christ, représentant un espace de rencontre, de réconciliation et de paix au sein de la communauté chrétienne.

À Rome, la signification est d’autant plus profonde en raison de l’héritage de Saint Pierre et Saint Paul, qui ont fondé la communauté chrétienne. Leurs sépulcres et les catacombes demeurent des sources d’inspiration pour les fidèles.

La prière est un acte fondamental pour s’ouvrir à la présence et à l’amour de Dieu. La communauté chrétienne, par l’Esprit du Fils, s’adresse au Père, comme enseigné par Jésus avec la prière du Notre Père, décrite dans le Catéchisme de l’Église catholique. D’autres prières, comme l’Ave Maria, guident les fidèles dans leur dialogue avec Dieu, enrichi par la Tradition.
Les moments de prière durant les pèlerinages témoignent de cette quête spirituelle, où le pèlerin ressent la présence divine dans son cœur. Les pauses et lieux de recueillement, souvent situés près de boutiques religieuses et de sanctuaires, rappellent que d’autres pèlerins ont également suivi ces chemins, marqués par la sainteté.
Les routes menant à Rome sont ainsi imprégnées de l’histoire des saints, renforçant le lien entre les fidèles et leur spiritualité commune.
La profession de foi, ou « symbole », est un signe distinctif des baptisés, exprimant le cœur de leur croyance et rassemblant les vérités essentielles acceptées et témoignée lors du baptême. Les principales professions de foi reconnues sont le credo baptismal de l’Église de Rome et le credo de Nicée-Constantinople, élaboré en 325 et perfectionné en 381.
Saint Paul souligne que la proclamation de la foi nécessite une conversion profonde, citant : «Si tes lèvres confessent que « Jésus est Seigneur »… tu seras sauvé» (Rm 10,9-10). Cela indique que la foi ne se limite pas aux mots, mais implique une transformation intérieure de la vision de Dieu, de soi-même et du monde.
Réciter le Credo avec foi permet d’entrer en communion avec la Sainte Trinité et avec l’Église, qui transmet la foi et au sein de laquelle les croyants partagent leur croyance (CCC 197).

Prière du Jubilé

Père céleste,
la foi que tu nous as donnée
en ton fils Jésus-Christ, notre frère
et la flamme de la charité
répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint
réveillent en nous la bienheureuse espérance
de l’avènement de ton Royaume.

Que ta grâce nous transforme
en cultivateurs assidus des semences de l’Évangile
qui féconderont l’humanité et le monde,
dans l’attente confiante
des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
lorsque les puissances du mal seront vaincues
ta gloire sera manifestée pour toujours.

Que la grâce du Jubilé
ravive en nous, Pèlerins de l’Espérance,
l’aspiration aux biens célestes
et répande sur le monde entier
la joie et la paix
de notre Rédempteur.

À toi, Dieu béni dans l’éternité
la louange et la gloire pour les siècles des siècles.

Amen

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