Rendez-vous en diocèse pour la Rencontre mondiale des familles

Du 22 au 26 juin, les familles du monde entier ont rendez-vous à Rome pour leur Xe rencontre mondiale. À contexte exceptionnel, démarche innovante : le pape François a invité tous les diocèses à se saisir de ce temps fort pour le vivre également au plan local de façon à ce que l’évènement soit “multicentrique et étendu”. Témoignage de diocésains. Par Florence de Maistre.

“Nous avons un vrai message d’amour à transmettre”

Cyrielle Cordier, 33 ans, est mariée et mère de trois enfants. Conseillère conjugale et familiale, elle réside à Clerval et elle est membre de l’équipe de la pastorale des familles du diocèse de Besançon. Elle participe au festival des familles organisé le 26 juin à Scey-Maisières.

“En organisant le festival des familles au sanctuaire de Notre-Dame du Chêne le 26 juin, nous répondons à la demande du Pape et participons à notre façon à cette rencontre internationale. C’est important et cela a du sens ! Les personnes qui habitent en zone rurale, comme moi, n’imaginent pas ce que le diocèse peut proposer autour de la famille. Pour l’occasion, les différents mouvements vont se rencontrer, apprendre à se connaître et peut-être donner envie aux diocésains de les rejoindre. Notre idée est de mobiliser toutes les familles, quels que soient leurs chemins : celles des secteurs ruraux, celles avec des enfants ou non, les parents solos, les catholiques ou non. La famille traverse une grande crise, profonde. Elle manque de repères, mais malgré toutes les difficultés et les séparations, j’observe dans mon travail auprès de collégiens une attente, une aspiration liée au modèle du couple qui se marie et qui a des enfants. C’est fondamental que l’Église se préoccupe de la famille ! Sinon, qui d’autre ? Elle nous offre la Sainte Famille et il n’y a pas de modèle plus clair, ni plus beau ! En tant que catholiques, nous avons un vrai message d’amour à transmettre. Oui, les familles peuvent vivre unies ! Oui, l’amour peut beaucoup même en cas de séparation ! Le thème de la rencontre mondiale, “l’amour familial : vocation et chemin de sainteté” propose un vrai parcours. On a tendance à croire la sainteté réservée aux autres, or elle est pour tout le monde, accessible à tous, dans des petits actes du quotidien. Chacun peut y arriver ! Les époux Martin sont un bel exemple pour moi, tout comme des amis de mon entourage qui m’encouragent. Ils sont touchants par leur fidélité malgré les épreuves. Ce n’est pas facile, mais c’est possible. C’est un message qui me transporte ! J’ai aussi beaucoup aimé découvrir l’an dernier la figure de saint Joseph : sa discrétion, sa fidélité, sa confiance aux côtés de Marie et Jésus. Le festival des familles a été pensé de façon très ouverte pour que chacun trouve sa place et sa nourriture selon ses besoins, depuis la balade en canoë jusqu’au temps de louange. Le temps des ateliers devrait être un super moment de partage. J’espère que ce premier festival deviendra le nouveau rendez-vous des familles !”

Le diocèse de Besançon

“Redonner du souffle à toutes les familles”

Béatrice Lorne, 56 ans, est mariée et mère d’une jeune étudiante. Elle réside dans le clunisois et elle est présidente de l’AFC (Associations familiales catholiques) de Mâcon. Elle participe à la rencontre diocésaine des familles prévue le 26 juin à Paray-le-Monial.

Béatrice Lorne“Dès que j’ai eu connaissance de l’appel du Pape, j’ai interpellé le diocèse et je me suis mise en relation avec la pastorale familiale pour voir comment nous pouvions y répondre. Nous avons bien collaboré ensemble. Aux mêmes dates que la rencontre mondiale des familles, le sanctuaire de Paray-le-Monial vit les quatre jours de fête du Sacré-cœur. Le recteur s’est dit d’accord pour adapter le programme, homélie et enseignements du dimanche 26 juin sur le thème de la famille. Nous nous glissons dans l’organisation et le cadre magnifique du sanctuaire. Des ateliers sont prévus pour les enfants. Les adolescents auront un parcours dédié. Un temps de village avec les AFC, les Équipes Notre-Dame et la pastorale familiale est organisé. Nous bénéficierons du même enseignement que celui des pèlerins qui viennent pour les grandes fêtes. Nous serons peut-être 1000 ou 1200 personnes ! Dans l’après-midi, la procession nous mènera jusqu’aux jardins de la Visitation où les familles seront consacrées au Cœur de Jésus. Chacun recevra la prière du pape pour cette journée. Je crois que notre devoir est d’être là, de montrer les familles présentes au sein de l’Église, afin de redonner du souffle à toutes les familles. Il y aura dans notre diocèse une ordination sacerdotale ce même jour : nous prierons les uns pour les autres ! Nous avons retenu le thème “la famille source de fraternité”. Ce qui rejoint le message des AFC : protéger la famille fait grandir la société. Elle est le soutien des enfants, des petits et des grands, des couples avec ou sans enfants, des aînés. Malgré les tempêtes, elle est là, toujours là, à la base. Malgré ses défauts, les aléas et les accidents de la vie, bien que cabossées, les familles avancent quand même. Quoi qu’on veuille déconstruire, qu’on nous piétine : la famille est le soutien de l’Homme. Cette journée pour les familles chrétiennes est importante : elles vont se rendre compte qu’elles ne sont pas seules. Des liens et des amitiés pourront se créer. Une entraide, un encouragement aussi pour ceux qui ont cette soif-là. Nous vivrons ce temps fort en communion avec la rencontre à Rome. En ces jours-ci, partout dans le monde, la famille sera fêtée et bénie ! Je me réjouis à l’avance de la consécration des familles et de la grande messe, un hommage à toutes les générations et tous les états de vie. Un grand moment de joie et de prière !”

Le diocèse de Besançon

“Approfondir la richesse de chaque vocation”

Guilhem Gastal, 34 ans, est célibataire et réside à Marseille. Responsable du Congrès Mission à Marseille l’an dernier, il coordonne la journée mondiale des familles pour la province ecclésiale des huit diocèses de Provence (Gap, Avignon, Digne, Nice, Aix, Marseille, Fréjus-Toulon, Ajaccio) prévue le 25 juin à Cotignac.

“À la suite du Congrès Mission, la rencontre mondiale des familles est un événement qui rassemble des laïcs avec nombre de charismes différents, je suis heureux de rendre service aux évêques en coordonnant cette journée pour toute notre province. J’ai reçu la foi grâce à ma famille, à la cohérence de vie de mes parents. Cette expérience personnelle me rend très conscient de l’importance des familles pour la transmission de la foi. Je reste aussi marqué par mon engagement au sein Congrès Mission : je vois combien chacun, selon son appel propre, à une vie de couple et de famille, a besoin d’être renouvelé. Je vois l’importance de redécouvrir et d’approfondir la richesse de chaque vocation pour être davantage soi-même, pour soi et pour le monde. Les évêques de la Province ont choisi de nous rassembler au sein du sanctuaire de Cotignac, que je découvre en faisant les repérages. Je ne sais pas s’il existe d’autres lieux où la Vierge Marie et saint Joseph sont apparus quasiment au même endroit : c’est une bonne chose de se retrouver là ! Dans la matinée, la réflexion s’articulera autour de cette progression : être appelé, devenir disciple et devenir apôtre. Mgr François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, évoquera l’appel du Seigneur dans sa vie et la vie communautaire des Franciscains comme vie de famille. Un couple témoignera de sa façon de répondre à l’appel du Christ pour devenir disciple et un troisième comment devenir apôtre, c’est à dire habité par l’Esprit saint. Le Seigneur donne à chacun un apostolat propre. Les familles sont aussi appelées à le vivre. Plus elles se rendent disponibles à la vie de l’Esprit, plus elles peuvent être appelées par le Seigneur. Célibataire, prêtre, religieux, marié, c’est un appel greffé sur le baptême. Ce temps sera suivi d’un partage entre familles différentes, afin de recevoir les uns des autres. Les familles se retrouveront ensuite ensemble pour prier et marcher vers Saint-Joseph-du-Bessillon, y déposer leurs intentions de prière particulières. Nous attendons près de 1000 personnes et avons vraiment le désir d’attirer les familles éloignées des cercles habituels de l’Église, mais ce n’est possible que par des liens d’amitié tissés au préalable et cela prend du temps. Nous essayons de créer les conditions les meilleures pour que l’Esprit saint puisse passer dans les cœurs. J’espère que les familles pourront venir déposer leurs joies et leurs peines, se laisser renouveler. C’est la première fois que les services de pastorale des familles œuvrent ensemble. Pour une première, c’est un beau projet et une belle coopération !”

https://jmfprovence.fr/

“Se rassembler dans la grande famille de l’Église”

Édith de Fontenay, 58 ans, est mariée, mère de sept enfants et grand-mère de deux petites-filles. Elle réside à Tours et elle est membre de l’équipe de l’aumônerie mobile de la pastorale de la santé. Elle participe à la rencontre mondiale des familles organisée par le diocèse de Tours dans les doyennés, à l’Île-Bouchard et à Tours du 22 au 26 juin.

“Avec Thierry, mon mari, nous avons réservé depuis longtemps ces jours de la rencontre mondiale des familles. Nous n’allons pas pouvoir suivre toutes les propositions diocésaines, mais nous serons présents à la messe en doyenné le mercredi soir. J’arriverais peut-être à rejoindre les transmissions de ce qui se vit à Rome prévue le vendredi, nous participerons aussi à la veillée de prière du samedi soir et à la grande journée de dimanche avec la messe présidée par notre évêque, Mgr Vincent Jordy. Sa conférence de l’après-midi sera suivie par quatre tables rondes. Nous interviendrons au sein de celle qui a pour thème : le rôle des grands-parents dans la société d’aujourd’hui. Nous partagerons avec les autres couples de la table ronde et avec toutes les personnes présentes, en toute simplicité, nos joies et nos difficultés, ce qui peut nourrir notre état de grand-parent et comment progresser. La rencontre mondiale des familles nous tient à cœur. Nous étions à Rome, il y a 22 ans, pour sa troisième édition ! Pour nous, la famille est un point d’ancrage, un pilier de la société sans lequel tout s’écroule. D’où l’importance de se rassembler, de s’appuyer les uns sur les autres pour avancer sur nos chemins de vie. Nous nous réjouissons de cette initiative en diocèse, qui permet de toucher encore plus de familles. Celles qui ont besoin d’être soutenues vont découvrir les propositions qui existent ici. Tous les chrétiens vont s’enrichir des expériences partagées. Pour moi, c’est important que l’Église fête la famille et nous rassemble dans son unité, dans la grande famille qu’elle est ! L’Église nous donne aussi des repères pour que chacun trouve comment s’appuyer sur Dieu et déployer tous ses dons. Sur le mariage, l’unité, le dialogue ou encore la fécondité, l’encyclique Amoris laetitia permet d’approfondir la réflexion. Nous ne pourrons nous rendre au sanctuaire de l’Île-Bouchard le samedi pour la bénédiction des familles. Mais nous affectionnons beaucoup ce lieu et sommes heureux qu’il soit associé à ces jours de fête, et que les Tourangeaux puissent redécouvrir le message de la Vierge Marie. Elle nous promet du bonheur dans les familles ! C’est un lieu de prière et de ressourcement fait pour les familles !”

https://www.diocesedetoursfamille.fr/

“C’est le moment d’aller à la rencontre des autres”

Anne Fischer, 63 ans, est remariée, mère de 4 enfants. Infirmière scolaire en lycée, elle réside à Luxeuil-les-Bains et participera au festival des familles organisé le 26 juin par le diocèse de Besançon.

“Dans ma mission d’infirmière scolaire, je revendique le soutien de la parentalité. Et je défends l’importance, dans la mesure du possible, de préserver la cellule familiale, de développer et mettre en place des outils en cas de difficultés. J’ai suivi de nombreuses formations en communication non-violente et il y a quelques années, j’ai participé à la mise en place d’un groupe de parole pour des parents confrontés à une adolescence explosive. L’an dernier, lors du Congrès Mission à Besançon, j’ai reçu un appel à prier pour les familles. Je reste habitée par les paroles du chant de Glorious : nous implorons la guérison sur nos familles, nos enfants, dans chaque vie et chaque maison. Je suis issue d’une fratrie de neuf enfants et nous sommes tous éclatés. Après le décès de nos parents, nous nous sommes perdus de vue. Depuis quelque temps, avec la maladie de mon frère aîné, nous sommes quelques-uns à avoir renoué et formé un groupe Whatsapp. Nous recommençons à vivre quelque chose de fort. Ici à Luxeuil, notre curé a lancé des missions dans les villages. J’ai rencontré une dame âgée qui ne voit plus son fils, nous avons prié ensemble. Je continue à prier pour elle. Dieu est à l’origine de la famille. Elle est le noyau central, le lieu de la transmission de la foi. Par leur propre vie de prière, les parents peuvent donner envie aux plus jeunes de découvrir la foi par eux-mêmes dans cette belle dynamique et joie de vivre. Avec mon mari, nous allons participer au rassemblement et voir comment nous y investir. Les ateliers proposés m’enthousiasment. Nous sommes aussi inscrits pour la sortie en canoë : nous allons jouer le jeu ! Je suis dans l’espérance de ce chemin que j’attends pour ma famille, mes enfants, les jeunes du lycée. Ils ont tellement besoin de repères ! Je n’ai pas le droit de parler de ma foi avec eux, mais je prie pour eux ! C’est le moment d’aller à la rencontre des autres. Nous avons une Bonne Nouvelle à annoncer : Dieu veut restaurer la famille. Prions pour elle !”

Le diocèse de Besançon

“Amoris Laëtitia est notre feuille de route !”

Raphaëlle Tiberghien, 67 ans, est veuve et remariée avec une personne divorcée. Elle a ainsi 8 enfants, 15 petits-enfants et habite à Rouen. Présidente de l’association Chrétiens remariés, chemin d’Espérance, elle participe à la rencontre des familles organisée le 26 juin par les diocèses de Normandie au sanctuaire Louis et Zélie d’Alençon (diocèse de Séez).

Raphaelle Tibergien

“Je n’ai pas très envie de clore cette année de la famille, mais plutôt de la faire vivre encore plus ! L’an dernier pour l’année de la famille et l’année saint Joseph, nous avons célébré une messe des familles à Notre-Dame de Bonsecours, au cours de laquelle j’ai eu l’idée de proposer un parcours sur l’exhortation Amoris Laetitia en paroisse. J’ai sollicité un couple des Équipes Notre-Dame, lui-même émerveillé par ce texte, et nous venons de terminer notre dixième rencontre. Chapitre après chapitre, avec une dizaine de paroissiens, nous avons décortiqué le texte, partagé cette merveille : toutes les familles s’y retrouvent ! Le cœur battant de l’Évangile (309), résume pour moi toute l’exhortation : c’est absolument ça ! La joie de l’amour rejoint La joie de l’Évangile et de nombreuses autres encycliques dans la logique de cette miséricorde pastorale. Jésus est là, il parle à la Samaritaine avec cette Miséricorde inconditionnelle et gratuite. À chaque fois, il fait progresser chacun en son cœur même. J’ai participé au synode des familles et lorsque j’ai lu l’exhortation pour la première fois, j’ai été heureuse comme tout de voir nos idées reprises quant à l’accueil des personnes blessées dans leur mariage, dans leur promesse. Amoris Laëtitia est notre feuille de route ! Le pape nous invite à choisir la Parole comme compagnon de route, il remet toujours chaque baptisé devant l’Évangile. Pour la rencontre mondiale des familles, je serais bien allée à Rome, mais la délégation française est vraiment trop petite. Avec mon mari, nous allons découvrir le sanctuaire d’Alençon. Nos enfants sont, eux, trop dispersés, certains trop classiques, d’autres trop loin de l’Église pour s’intéresser à cet événement. Mais, la diversité de leurs parcours me fait grandir, m’appelle à témoigner par ce que je vis et non ce que je dis. Lors de nos réunions de famille, il faut gérer les différents tempéraments, c’est important ! Malgré tous les changements de société, la famille reste un refuge. Elle est un roc sur lequel s’appuyer, même s’il est parfois bancal. Plus que jamais, je souhaite que l’on découvre encore plus l’aventure proposée par Amoris Laetitia, qu’elle soit une source pour toutes les pastorales, de tous les états de vie. J’espère que le souffle de l’Esprit saint ouvrira les cœurs de tous les participants ce 26 juin pour que vive la famille !”

Louis et Zélie

https://chretiensdivorces.org/2021/

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