Festival sainte Anne : rendez-vous en Bretagne !

Camille et Esther, de l'équipe d'organisation du sanctuaire

Trois à quatre cents jeunes de 16 à 35 ans sont attendus du 24 au 27 juillet pour vivre le premier festival sainte Anne au sein du sanctuaire Sainte-Anne d’Auray. Dans le cadre des célébrations de clôture du jubilé des apparitions de la sainte et en lien avec le traditionnel Grand pardon, ils vivront un temps fort de fête et de rassemblement. Par Florence de Maistre.

“Nous souhaitons proposer dans l’esprit des JMJ, un lieu de rencontres et de retrouvailles, un lieu festif pour rassembler les jeunes du diocèse de Vannes, de toute la Bretagne et plus largement tous ceux qui souhaitent nous rejoindre. Nous avons vraiment à cœur de réunir les jeunes catholiques et ceux qui se posent des questions sur l’Église. Le festival sainte Anne est un lieu pour découvrir et approfondir sa foi”, indique Camille Ducy, 21 ans, étudiante en médecine et membre de l’équipe d’organisation du festival sainte Anne. Les étudiants, à partir de 16 ans, et les jeunes professionnels jusqu’à 35 ans sont invités à participer à cette première édition du festival sainte Anne, qui se déroule au sein du sanctuaire d’Auray dans le diocèse de Vannes. Plusieurs formules sont au choix pour permettre au plus grand nombre de participer. Il est possible de s’inscrire pour les quatre jours de la manifestation ou de réserver un pass de deux jours. Il n’y a déjà plus de places pour le pack qui associe le festival sainte Anne et le jubilé mondial des jeunes à Rome. Cinquante jeunes du Morbihan vivront dans la ville sainte la démarche Pèlerins d’espérance jusqu’au 4 août.

L’idée du festival sainte Anne est née à la suite des JMJ à Lisbonne, il y a deux ans. Le pape François avait particulièrement encouragé les jeunes à s’engager dans l’Église et dans la société. L’appel a bien été entendu ! Face aux déçus qui n’ont pas pu vivre l’expérience ecclésiale lisboète et avec ceux qui souhaitent prolonger l’esprit du temps fort, un groupe de jeunes du Morbihan s’est mobilisé. Il y a aussi l’invitation de Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, à se mettre au service du jubilé du quatrième centenaire des apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic (1623 à 1625) : sainte Anne, mère de Marie, conduis-nous vers Jésus. “C’est important de répondre à notre évêque, important que les jeunes aient une place et participent à ce jubilé. D’où l’organisation de ces retrouvailles à Sainte-Anne-d’Auray au moment du Grand pardon. C’est un haut lieu du diocèse qui a du sens pour nous”, poursuit Camille. L’équipe d’organisation du festival est composée d’une dizaine de jeunes de 19 à 27 ans, tous bénévoles. En bâtissant ensemble ce grand projet, ils ont appris à mieux se connaître et développé des liens d’amitié. Ils ont aussi œuvré avec le soutien des services du diocèse, en particulier le pôle des jeunes du Morbihan. Dans un esprit de dialogue et de collaboration, très formateur pour eux, ils ont pu partager leurs questions à toutes les étapes. “C’est une belle initiative portée par et pour les jeunes. Ils sont ultra-motivés, avec des projets plein la tête ! Nous les avons simplement accompagnés et nous nous portons garant pour l’accueil des mineurs”, souligne Nathalie Fresneau, déléguée diocésaine au service pastoral de la jeunesse.

affiche du festival saint anne

Être chrétien avec d’autres

Conférences, temps d’échange et de jeux, moment de détente et de convivialité sont au programme des deux premiers jours du festival. Les thématiques abordées concernent naturellement la place des jeunes dans l’Église et la façon d’être chrétien dans la société. Mgr Centène interviendra sur la vocation de l’homme : prêtre, prophète et roi. Des jeunes de retour de missions humanitaires partageront leurs témoignages. Autre point fort du festival : le village des associations. “Nous avons appelé différentes associations et mouvements comme SOS calvaires, MEP, Ordre de Malte, etc. Nous souhaitons faire découvrir aux festivaliers les différents lieux d’engagement possibles. Chacun peut trouver sa place, selon ses compétences pour servir Dieu”, assure l’étudiante en médecine. Chaque journée sera rythmée par des temps de prière et d’offices liturgiques. Le festival sera également marqué par un concert du groupe de reggae chrétien Les Guetteurs sur le parvis de la basilique le samedi soir.

Le samedi 26 et le dimanche 27 juillet, les jeunes rejoindront l’ensemble des pèlerins pour participer au Grand pardon. Chaque année, des fêtes de pardon se déroulent dans les chapelles, les églises, les sanctuaires bretons. La tradition immémoriale, inscrite au patrimoine immatériel auprès du ministère de la culture, rassemble petits et grands dans des processions ferventes, souvent suivies de temps de repas, jeux et concerts. “Le pardon est un marqueur très fort de la culture et, bien entendu, de la foi en Bretagne. Quelques pardons se distinguent et sont importants en termes d’affluence. On parle alors de Grand pardon, comme celui de saint Yves à Tréguier (diocèse de Saint-Brieuc), celui de Sainte-Anne-d’Auray (diocèse de Vannes) ou encore celui de Sainte-Anne-la-Palud (diocèse de Quimper et Léon)”, explique Bruno Belliot, secrétaire général du sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Chaque année autour du 26 juillet, en la fête de sainte Anne, le sanctuaire morbihannais accueille un grand rassemblement de 15 000 personnes sur deux jours. Cette année, avec la clôture du jubilé sainte Anne, la fête se développe encore davantage. Elle est placée sous la présidence du card. Robert Sarah, légat du pape Léon XIV. 25 000 pèlerins sont attendus.

sanctuaire d'Auray

Jubiler avec tous les diocésains

La messe pontificale du 26 juillet est le moment le plus important du Grand pardon. La veille au soir, la procession aux flambeaux illumine tout le sanctuaire. Accompagnée par le récit des apparitions, elle fait mémoire de la façon dont sainte Anne a guidé Yvon Nicolazic jusqu’à la découverte de l’antique statue de la sainte. Les vêpres pontificales du 26 juillet sont traditionnellement le troisième temps fort de la démarche. “Pour fêter la clôture de notre jubilé, le Grand pardon est, cette année, élargi avec le festival des jeunes et avec l’arrivée de la troménie le 25 juillet”, relève Bruno Belliot. Depuis le 7 mars dernier, un calèche tirée par un cheval de trait breton, portant une grande statue de sainte Anne, visite les paroisses du diocèse de Vannes. Une façon de permettre à tous les diocésains de vivre la démarche jubilaire, en pèlerinant aux côtés de sainte Anne, entre temps de silence et temps de convivialité. “J’ai vu passer la troménie chez mes parents à Ploërmel, et je l’ai accompagnée sur un petit tronçon. Chez nous, elle a été suivie d’une veillée scoute et de diverses animations avec des temps de prière et d’adoration. C’est un moment très fort de voir de nombreux Bretons se retrouver autour de sainte Anne, au-delà des cercles catholiques. La troménie a vraiment ouvert nos coeurs à tous. Elle nous conduit à Sainte-Anne-d’Auray : le chemin est tracé vers le sanctuaire, vers le festival. C’est très beau”, partage Camille.

Les festivités du Grand pardon se poursuivront jusqu’au 27 juillet, journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, initiée par le pape François, il y a cinq ans. Une journée importante pour honorer la grand-mère de Jésus ! “Sainte Anne, C’est notre grand-mère à tous !”, s’exclame la responsable de la pastorale des jeunes, en expliquant l’attachement de la jeunesse bretonne à cette figure de sainteté. La fréquentation des jeunes dans les Grands pardons est à peu près similaire à leur présence dans l’Église. La fête morbihannaise se caractérise néanmoins par son aspect transgénérationnel. “Il y a un effort très prononcé concernant la place des jeunes à Sainte-Anne-d’Auray, car c’est un lieu d’éducation et d’enseignement”, précise le secrétaire général du sanctuaire. La petite commune d’environ 3 000 habitants comprend un important ensemble scolaire Sainte Anne – Saint Louis, attaché au sanctuaire, qui compte environ 1 500 collégiens et lycéens. Depuis vingt ans, le foyer Jean-Paul II accueille également là, une trentaine de jeunes garçons qui cheminent autour de la question vocationnelle. Sans oublier, l’Académie de musique et d’arts sacrés, dont le rayonnement s’étend à l’international. Fondée il y a 25 ans par Bruno Belliot, qui en est également directeur, elle participe à cet environnement porteur de culture, de foi, de liturgie, d’art et de musique pour les jeunes saintannois. 

Transmettre la flamme

“Le festival sainte Anne prolonge cette dynamique de la présence des jeunes ici toute l’année. Lors des Grands pardons, nous retrouvons les jeunes du foyer Jean-Paul II, les chœurs d’enfants, les scouts et les autres mouvements de jeunes. Nous avons cette attention permanente : cette idée de transmission”, reprend Bruno Belliot. Il évoque d’ailleurs l’iconographie traditionnelle qui représente l’éducation de la Vierge, sainte Anne apprenant à Marie à lire. “C’est la représentation la plus forte, la plus caractéristique de la transmission de la foi. C’est l’essence du sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Sainte Anne a parlé en breton à Yvon Nicolazic pour qu’il recherche la statue perdue, pour que perdure le lien, pour qu’il y ait transmission”, insiste le directeur de l’Académie de musique et d’arts sacrés.

L’initiative de ce festival serait-elle un des premiers fruits du jubilé sainte Anne ? “Nous les mesurerons après ! Mais nous espérons déjà qu’il soit suivi d’autres éditions dans un rythme à préciser. Chez ces jeunes, des germes prennent vraiment racine. Nous les soutenons de notre mieux ! Leur désir de se rassembler, de vivre ensemble dit quelque chose de la vie de l’Église. Ici le Ciel touche la terre en permanence, il suffit d’ouvrir son cœur pour le percevoir et être habité par l’espérance, confie Bruno Belliot. Pour l’heure, les membres de l’équipe d’organisation attendent de vivre pleinement un temps fort de prière et de cohésion, de renouvellement de leur foi et de partage. Camille ponctue : “L’Église est le corps vivant de Dieu sur terre. Nous, les jeunes, l’aimons vraiment et souhaitons la faire aimer. Nous avons à cœur d’y prendre notre place et de la faire vivre, de nous y engager pleinement et de s’y encourager les uns et les autres”.

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