« Territoires et paroisses » , ce sujet de réflexion, souhaité par l’assemblée des évêques de France, que le groupe de travail d’Études et Projets présente dans ce numéro des ‘Documents de l’épiscopat’ est vaste et suscite actuellement de nombreuses interrogations.

Territoires et paroisses, ces deux réalités ont des points communs. Très prégnantes dans la vie des hommes et des femmes autrefois, elles ont perdu, chacune, de leur puissance. Ces dernières décennies, à l’heure de la mondialisation, les territoires ont pu sembler appartenir à un monde révolu. Dans une culture de l’extrême mobilité, la tentation de juger les paroisses dépassées et sans avenir a pu surgir. Notre époque ferait place aux réseaux plutôt qu’aux points d’ancrage.

Or, voici que la situation contemporaine du monde rebat les cartes. Sensibles aux excès de la modernité, marqués par le défi écologique, sous l’effet de loupe de la crise sanitaire de la Covid-19, les hommes et les femmes d’aujourd’hui prennent à nouveau conscience de l’importance du sol et beaucoup sont en quête de fraternité. Dans le débat public de notre pays, de plus en plus, la problématique des territoires rejailli alors en surface. L’avenir semble désormais ne plus s’éloigner des territoires, pourvu qu’ils se réinventent en lieux d’ancrage et d’ouverture.

La question est plus délicate pour les paroisses mises à l’épreuve par la culture contemporaine et la fragilisation de l’Église. Dans ‘Evangelii Gaudium’ François exprime sa confiance dans les capacités des paroisses à se renouveler pour le service de la mission. Parce que la paroisse incarne l’expérience chrétienne de la communion reçue du Christ entre des hommes et des femmes qui ne se sont pas choisis, et du lien évangélique avec les habitants d’un territoire proche, sans elle, il manquerait quelque chose d’essentiel au témoignage de l’Église catholique.

Les pages qui suivent tentent d’ouvrir des voies pour aider les diocèses à renouveler la vie des communautés paroissiales dans leurs relations aux territoires dans une perspective missionnaire.  L’Esprit Saint est à l’aise dans le mouvement. Il insuffle le mouvement. Notre temps provoque les territoires et les paroisses à des mutations. Puisse alors la sagesse de l’Esprit Saint inspirer les passages que le Seigneur espère de nous.

Merci enfin aux membres du Groupe de Travail et à tous ceux et celles qui ont apporté leurs contributions à cette humble recherche.

+ Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances et Président du groupe de travail « Territoire et Paroisse »