Portrait du père Guillaume Lépée, jeune prêtre du diocèse de Moulins

Au sein du presbyterium de Moulins, le père Guillaume Lépée, 38 ans, présente un parcours atypique, celui d’un jeune éloigné de son baptême, converti par deux fois ensuite, militaire avant de devenir prêtre pour le diocèse de Moulins. Et tout au long duquel il a mis sa confiance en Dieu.

 

GUILLAUME-LEPEELe père Guillaume Lépée a été ordonné en juin 2017 pour le diocèse de Moulins. Il est rentré au séminaire à 29 ans, « assez tardivement, encore que maintenant la vocation tardive l’est de moins en moins », ajoute-t-il en souriant. Le jeune Guillaume y pensait déjà tout petit, une réflexion alimentée par deux prêtres de sa famille, un grand-oncle et un cousin. Mais dès lors qu’il a commencé à ressentir l’appel de Dieu, Guillaume est allé dans le sens inverse, en quittant sa mission de servant de messe et sa place dans un groupe de scouts. « Ça me faisait très peur, j’ai senti comme un poids qui me tombait dans les bras. » À la fin du collège, il participe à un camp d’été de jeunes chrétiens. Ces trois semaines passées en Pologne le bouleversent. À tel point que, pour le remercier de ce cadeau, Guillaume fait à Dieu la promesse de se rendre aux JMJ de Rome en 2000. Quelques années plus tard, il honore ce vœu. Il a alors 19 ans et pour la première fois il renoue avec une pratique régulière de la prière et de l’eucharistie. « La présence de Dieu dans l’Eucharistie a été pour moi une redécouverte ! » C’est par le mystère eucharistique que Guillaume comprend pourquoi certains répondent à l’appel de Dieu. Il se tourne alors vers son grand-oncle, prêtre proche de la spiritualité des Foyers de Charité. C’est d’ailleurs à La Flatière qu’il fait une première retraite. « Ce qui m’avait secoué quelques mois auparavant au cours d’une eucharistie me frappe de nouveau lors d’un temps de réconciliation. » Il finit la retraite convaincu que la vie religieuse est faite pour lui, mais son grand-oncle persuade le tout jeune étudiant d’aller d’abord « voir la vraie vie de travail ». Il tente alors les grands concours d’administration. Lui qui voulait entrer au séminaire, le voilà à la porte de Saint Cyr Coëtquidan, où il est reçu comme commissaire aux armées.

 

« En opération, lorsque l’on saute en parachute ou on tire au FAMAS, les questions métaphysiques viennent assez vite. On ne peut plus vraiment se cacher de Dieu. »

 

En même temps qu’il se retrouve à marcher au pas et à sauter en parachute, il a la conviction que Dieu ne l’a pas mis là par hasard. « Je pensais faire six mois, j’y suis resté cinq ans ! ». Ces années en tant qu’officier de l’Armée de terre l’aident à objectiver sa conversion à La Flatière et à discerner sur la vie religieuse. « Il fallait vraiment que je me repose la question du mariage. » En quittant l’armée, il entre en année propédeutique à Paray-Le-Monial, près de sa terre natale. L’ancrage local est très important pour ce jeune prêtre qui aime en prise avec les réalités locales. « Les gens d’ici vous demandent toujours d’où vous venez, ils ont besoin de sentir que vous parlez le même langage qu’eux, ajoute le père Lépée. Il en va de même pour le pasteur d’une paroisse, j’aime connaître l’histoire d’un village où je me rends ou d’une famille que j’accompagne. » L’année de fondation spirituelle qu’il passe à la Maison Saint-François de Sales de Paray-le-Monial lui fait découvrir l’incroyable carburant qu’est la prière pour un consacré. Une force à laquelle il goûte désormais tous les matins, « un peu comme un mari qui a besoin de parler à son épouse régulièrement », avec les prêtres et quelques paroissiens de Notre-Dame du Bourbonnais dont il est vicaire.

 

 

Le père Lépée garde de ses cinq années passées au séminaire de Lyon de très profonds souvenirs de fraternité et de « petites frictions qui se réglaient au stade de foot ! ». Il a ensuite fait deux années au séminaire français de Rome où il s’est spécialisé sur le mariage et la famille car, rappelle-t-il, « le mariage chrétien est une union à trois, nous devons faire en sorte d’y donner toute sa place à Dieu. »

 

Les jeunes de l’aumônerie à Taizé

Les jeunes de l’aumônerie à Taizé

Arrivé dans le diocèse de Moulins en 2017, le père Guillaume Lépée devient responsable de la pastorale des jeunes pour le doyenné de Moulins ; aumônier de l’enseignement public, « un beau groupe de 90 jeunes ! » ; aumônier des Scouts Unitaires de France de Moulins, un des premiers groupes créés en France. Lui qui se dit impressionné par ses camarades jeunes prêtres qui partent en Asie, le voilà missionnaire dans la cour de récréation du collège Saint-Benoît  ou auprès des jeunes moulinois éloignés de l’Eglise.

 

Dans le centre-ville de Moulins, l’ancien évêché a été transformé en Maison des Jeunes sur l’impulsion de Monseigneur Percerou. Ses grandes salles accueillent les réunions de la jeunesse catholique du diocèse, des collégiens aux jeunes pros. Six chambres ont permis de créer une petite colocation d’étudiants chrétiens, « des baptisés qui n’ont pas tous une grande pratique de foi mais avec qui on essaie d’instaurer une petite vie communautaire ». Le père Guillaume dîne avec eux pour assurer une présence spirituelle régulière, façon de les faire goûter doucement à une vie de foi et de fraternité. « Le Seigneur nous demande juste de baptiser, de catéchiser, d’avancer comme on peut », résume-t-il.

Dieu se sert d’une pauvre créature pour donner son pardon…

 

Messe chrismale de 2019 en la cathédrale de Moulins

Messe chrismale de 2019 en la cathédrale de Moulins

Un parcours atypique, marqué par la force des sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation : « la mission que Dieu m’a donnée tourne autour de ces deux sacrements, je suis une borne wifi pour que les gens qui viennent me voir se sentent connectés à Dieu, un acte d’humilité qui n’était vraiment pas gagné pour moi ! Sauf que contrairement à la box Internet je ne garde pas toutes vos données ! »

 

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