Suivre le Christ : la conversion

L’évangéliste Saint Jean relate une conversation entre Jésus et Nicodème, un notable juif :

  Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux ? Est-ce qu’on peut rentrer dans le sein de sa mère pour naître une seconde fois ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. (Jn 3, 3-5) © AELF

 

 

Jésus ne se fie pas aux apparences mais il est touché par les intentions qui habitent le cœur. Ainsi dans ce passage de l’Évangile de Luc, l’attitude de Jésus interpelle et invite à la conversion. (NB : Les pharisiens, du temps de Jésus étaient des juifs fervents qui attachaient beaucoup d’importance aux pratiques et aux coutumes religieuses.)

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 7, 36-50)

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. — Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

© AELF

Catéchisme de l’Église catholique

160 Pour être humaine,  » la réponse de la foi donnée par l’homme à Dieu doit être volontaire ; en conséquence, personne ne doit être contraint à embrasser la foi malgré soi. Par sa nature même, en effet, l’acte de foi a un caractère volontaire  » (DH 10 ; cf. ⇒ CIC, can. 748, § 2).  » Dieu, certes, appelle l’homme à le servir en esprit et vérité ; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint pas. (…) Cela est apparu au plus haut point dans le Christ Jésus  » (DH 11). En effet, le Christ a invité à la foi et à la conversion, il n’y a nullement contraint.  » Il a rendu témoignage à la vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son royaume (…) s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui tous les hommes  » (DH 11). (…)

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(Catéchisme de l’Église catholique, première partie la profession de la foi ; première section « je crois » – « nous croyons » ; chapitre troisième la réponse de l’homme a Dieu ; Article 1 je crois ; III. Les caractéristiques de la foi)

 

Saint Paul, vitraux de Chartres

Pour Jésus, l’image de la seconde naissance selon l’Esprit de Dieu, dit quelque chose d’essentiel. Dés leur naissance, les êtres humains sont aimés de Dieu mais leur accueil actif de l’amour de Dieu et leur liberté sont requises. La naissance ne suffit pas en elle-même pour accéder à la révélation. Jésus dit de lui même qu’il est la Vérité et la vie mais aussi le chemin. Il est un passage à vivre, celui de la confiance en un Dieu qui se fait connaître tout au long de la route des hommes. Il s’agit d’une confiance aussi en la vie humaine capable d’accueillir la force qui la transforme et lui donne sens.

« Dieu, qui est invisible, s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion » (Constitution Dei Verbum, concile Vatican II, n° 2). Pour l’homme, devenir un être religieux implique un choix décisif. Naître, connaître, reconnaître, c’est seulement ce dernier acte, entièrement volontaire, qui manifeste la conversion. Ainsi dans la conversion, c’est l’homme qui se met à la découverte de Dieu.
« La foi et la conversion jaillissent du « cœur », c’est-à-dire du plus profond de la personne humaine, et l’engagent toute entière, explique le Directoire Général pour la Catéchèse (n°55). Par sa rencontre avec Jésus Christ et par son adhésion à sa personne, l’être humain voit se combler ses attentes les plus intimes, il trouve ce qu’il a toujours cherché et l’obtient en abondance. La foi répond à cette « attente », souvent inconsciente et toujours limitée, de connaître la vérité sur Dieu, sur l’homme et sur sa destinée. Elle est comme une eau pure sur le chemin de l’homme, pèlerin à la recherche de son foyer ». La foi chrétienne est attachement à la personne du Christ et à la Vérité qu’il incarne. Mais cela n’est jamais fait une fois pour toutes. La foi n’est pas définitivement acquise. Elle nécessite d’être entretenue par la lecture biblique, la pratique des sacrements, la prière personnelle, l’accueil de l’Esprit Saint dans la vie quotidienne.

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