« Fêtons la Toussaint dans la joie et la confiance ! » par Mgr Camiade

ToussaintLors du pèlerinage à Rome et Assise avec cinquante pèlerins du diocèse de Cahors, nous avons entre autres visité, mardi 11 octobre, le Panthéon de Rome. Cet ancien Temple païen dédié à tous les dieux a été transformé en église dédicacée à tous les martyrs anonymes de la ville de Rome dont les reliques y ont été transférées au VII° siècle. Ainsi elle s’appelle désormais la « Basilique Sainte-Marie aux martyrs ». C’est une des manières les plus anciennes de célébrer tous les saints, même si bien sûr, tous les saints n’ont pas besoin d’être martyrs.

Les événements récents et tragiques comme la mort du père Jacques Hamel à Saint-Etienne du Rouvray nous rappellent pourtant que bien souvent, la foi chrétienne a pu conduire jusqu’au don de sa vie, en fidélité au Christ et par amour pour tous nos frères. La décision du pape François de dispenser l’archevêque de Rouen d’attendre le délai habituel de cinq ans pour débuter le procès de béatification du père Hamel met en valeur un critère essentiel pour devenir saint aujourd’hui : ce prêtre était vraiment un homme de paix et un témoin du Christ donnant sa vie pour tous, même et d’abord pour les pécheurs.

Nous ne sommes pas tous appelés à semblable témoignage sanglant, mais nous sommes souvent confrontés à la difficulté d’assumer notre foi face aux contradicteurs. Cela demande du courage et beaucoup de charité, un grand attachement à Jésus-Christ, un effort pour surmonter des réactions spontanées de peur ou d’agressivité. La foi demande aujourd’hui différentes formes d’héroïsme. Les situations sont parfois complexes mais nous ne sommes pas sans repère : qu’aurait fait Jésus à ma place ? C’est la question clé. Elle trouve facilement une réponse si nous lisons souvent les Évangiles et si nous en parlons avec d’autres, si nous approfondissons notre foi et si nous avons une vie de prière soutenue, si nous ne nous replions pas sur nous-mêmes et si nous nous intéressons à ceux qui vivent autrement que nous.

Fêter la Toussaint dans la joie, c’est aussi réorienter nos vies sur le chemin de sainteté auquel Dieu nous a appelés. Gardons confiance : Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment (cf. Rm 8,28).

Mgr Laurent CAMIADE,
Evêque de Cahors