Depuis bientôt dix ans, sœur Cecilia Biraud vit à Salvador dans la communauté des Auxiliaires du Sacerdoce. La congrégation, avec ses douze religieuses au Brésil, est « essentiellement au service de Jésus Prêtre et désire que tous les baptisés découvrent cette fonction et vivent leur mission de peuple sacerdotal ». Leur mission est d’être présentes auprès des paroisses. Cette sœur française met en pratique l’apostolat de sa congrégation : être « contemplative dans l’action », selon la spiritualité de saint Ignace, en s’occupant de l’aumônerie des prisons.

Les Auxiliaires du Sacerdoce présentes à Salvador, Valença et Aracaju, gardent un lien avec ses douze communautés en France. La congrégation prie pour les jeunes qui se préparent aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Rio. D’autres structures françaises au Brésil « la communauté de l’Emmanuel, le Verbe de vie, l’association Points-Cœur, Claire amitié, et sans doute aussi les frères de Saint Jean » se préparent à accueillir les jeunes du monde entier, ajoute-t-elle.

Un chemin de croix dans le quartier le plus difficile de la prison

Chaque semaine, sœur Cecilia part en équipe dans la prison de Salvador : « Il y a 6000 prisonniers majeurs, la plupart entre 18 et 25 ans. Beaucoup sont là en raison des ravages de la drogue. Nous découvrons l’évangile ensemble. » Les jeunes sont essentiellement protestants ou catholiques. L’œcuménisme se vit parfois difficilement en prison. L’année dernière, un prisonnier a décidé de mettre en scène le chemin de Croix. C’était un geste fort vis-à-vis des tensions entre les catholiques et les évangéliques. « Le chemin de croix a été réalisé dans le quartier le plus difficile de la prison, raconte sœur Cecilia. Cela a marqué durablement les jeunes prisonniers. »

La croix des JMJ, en passant à Salvador, est arrivée dans la prison. « Après les interventions de l’évêque et la lecture de l’évangile par le directeur, les prisonniers ont porté la croix jusqu’à chaque cellule de la cour. Certains prisonniers ont bien préparé cet accueil avec des chants inventés pour l’occasion », relate sœur Cecilia.