Trois catéchèses d’évêques aux JMJ 2013

Aux JMJ Breizhilien (Saint-Malo), Mgr Le Vert, évêque de Quimper et Léon, a souligné l’importance de lire la Bible, tandis qu’à celles du Grand Est (Bosserville), Mgr Dollmann, évêque auxiliaire de Strasbourg, a invité les jeunes à découvrir la puissance de la Parole dans leur vie. A Rio, Mgr Lafont, évêque de Cayenne, a notamment mis en avant le témoignage des saints. Extraits.
 

La connaissance de la foi grâce à la Bible

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Extrait de la catéchèse de Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon, intitulée « La foi et la vie intérieure », à Saint-Malo.
« (…) Ce « dépôt de la foi », cette connaissance de Dieu qui se révèle lui-même, transmis par l’Eglise au cours des âges, se base essentiellement sur les Saintes Ecritures, sur la Bible, et particulièrement le Nouveau Testament et les Evangiles. L’Eglise « écoute religieusement et proclame hardiment la Parole de Dieu » (1) . Voilà pourquoi le Concile Vatican II « exhorte de façon insistante et spéciale tous les chrétiens […] à apprendre, par la lecture fréquente des divines Ecritures, « la science éminente de Jésus-Christ » (Lettre aux Philippiens 3,8). En effet, l’ignorance des Ecritures, c’est l’ignorance du Christ. Que volontiers donc ils abordent le texte sacré lui-même… Qu’ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Ecriture, pour que s’établisse le dialogue entre Dieu et l’homme » (2) . Nous croyons que Dieu écoute les besoins et les cris de l’homme ; et nous croyons que la Parole de Dieu répond aux aspirations de l’homme, aux questions et aux problèmes qu’il doit affronter dans la vie quotidienne, qu’elle permet à chacun d’avancer vers Dieu. Au contraire, « la non-écoute de la Parole » entraîne une fermeture du cœur à l’égard de Dieu : c’est ce que l’Ancien et le Nouveau Testaments désignent comme la racine du péché (3) .

N’hésitez pas à vous plonger dans tous les textes de la Bible, même si cela paraît parfois obscur. Vous apprendrez à y connaître Dieu tel qu’il est, par l’intermédiaire de son Fils le Christ Jésus, et à recevoir des conseils et enseignements pour mener une vie heureuse et bien remplie. Toute l’Ecriture parle de Jésus. Ne la lisez pas en étant centré sur vous-même, ni en y projetant vos propres idées. Lisez-la en regardant Jésus, comment il est, ce qu’il fait, ce qu’il dit, à qui il parle… Cela veut dire que cette méditation commence par la recherche du « sens littéral » de l’Ecriture Sainte, c’est-à-dire en se posant d’abord la question : que dit ce texte, objectivement ? Qu’apprend-il sur Dieu Père, Fils et Esprit, sur le Christ Jésus, sur l’homme, sur l’Eglise ? C’est ensuite que l’on peut passer au « sens spirituel ou moral » : que me dit le texte pour ma vie ? Le sens littéral nous fait découvrir le contenu de la foi de l’Eglise ; le sens spirituel nourrit notre foi personnelle.

En plus de la lecture personnelle de la Bible, sa méditation avec d’autres chrétiens est nécessaire, comme l’a recommandé Benoît XVI après le dernier synode des évêques sur la Parole de Dieu : « Saint Jérôme rappelle que nous ne pouvons jamais lire seuls l’Écriture. Nous trouvons trop de portes fermées et nous glissons facilement dans l’erreur. La Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous l’inspiration de l’Esprit Saint. C’est seulement dans cette communion avec le Peuple de Dieu, dans ce « nous »’ que nous pouvons réellement entrer dans le cœur de la vérité que Dieu lui-même veut nous dire. […] Lire dans la foi les Écritures fait grandir la vie ecclésiale même. […] De cette façon, l’écoute de la Parole de Dieu introduit et accroît la communion ecclésiale entre ceux qui cheminent dans la foi » (4) .

En comprenant ainsi quelque chose du mystère du Christ, l’ensemble de notre vie change. En vous approchant de cette manière-là de Jésus, petit à petit, nous le découvrons. « Qui me voit, voit le Père » dit Jésus à l’apôtre Philippe dans saint Jean (Jean 14, 9). Quand nous voyons Jésus, quand nous le voyons faible dans la crèche à Noël, quand nous le voyons parler, quand nous le voyons regarder le jeune homme riche, quand nous le voyons pleurer sur Jérusalem, quand nous le voyons souffrir, quand nous le voyons avoir le sentiment d’être abandonné de son Père sur la croix, quand nous le voyons mourir sur la croix, nous voyons Dieu. Nous découvrons l’amour de Dieu, que nous sommes aimés, jusqu’au pardon. Il faut toute une vie pour aller jusqu’au bout de cette démarche « .

(1) Vatican II, Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum, n° 1.
(2) Ibidem, n° 25.
(3) Benoît XVI, Exhortation apostolique La Parole du Seigneur, n° 18, 23, 25, 26.
(4) Benoît XVI, Exhortation apostolique La Parole du Seigneur, n° 30.

 

La puissance de la Parole de Dieu

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Extrait de la catéchèse de Mgr Vincent Dollmann, évêque auxiliaire de Strasbourg, intitulée « Etre disciple du Christ pour l’annoncer au monde », à Bosserville, sur Luc 5, 1-11.

« (…) Quel événement incroyable ! Quel coup de filet prodigieux ! Pourtant, il n’y a eu aucun geste spectaculaire, aucune action médiatique. Les paparazzis et autres journalistes à l’affût d’un scoop, auraient été déçus. C’est uniquement par une parole échangée que l’incroyable se réalise. Ce coup de filet est signé, c’est Dieu Lui-même qui est à l’œuvre.

Et cette intervention de Dieu ne fut possible que par le ‘oui’ de Pierre, par sa confiance et sa disponibilité à la Parole du Christ. Pierre n’y oppose même pas son expérience professionnelle. Pourtant, il y avait de quoi ! Comment pourraient-ils prendre du poisson en plein jour alors qu’ils ont peiné pour rien durant toute la nuit ! Pierre exprime cette objection, mais sa confiance dans la Parole du Christ est plus forte. Il ajoutera aussitôt : « Sur ton ordre, je vais jeter les filets ! ».

Saint Pierre nous apprend à faire confiance en la puissance de la Parole du Christ. Pour nous, ce n’est pas n’importe quelle puissance, pas celle d’un despote ou d’un manipulateur qui cherche à maintenir ses sujets sous sa dépendance, mais celle d’un Dieu qui appelle l’humanité à partager sa vie et son bonheur. La puissance de la Parole est celle de la vie et du bonheur.

Cette expérience de la Parole nous la revivons à chaque célébration eucharistique, et particulièrement en son cœur lors de la consécration. Là, c’est bien la toute-puissance de la Parole divine qui est en œuvre. Par l’action de l’Esprit-Saint et le ministère du prêtre, les paroles du Christ réalisent ce qu’elles signifient à savoir le changement du pain et du vin en Corps et Sang du Christ. Bien plus, la consécration et la prière eucharistique unissent le prêtre et l’ensemble de l’assemblée au sacrifice du Christ, à ce qui constitue la réalité la plus intime de notre existence en Jésus, une vie filiale, une vie donnée au Père et aux hommes. La célébration eucharistique est le renouvellement de l’appel de Dieu. Sa parole vient nous rejoindre efficacement et personnellement pour nous faire devenir ce que nous sommes, des ‘fils dans le Fils’, chacun reflétant un aspect de ce visage, selon sa vocation propre, de laïc, religieux ou prêtre.

(…) Chacun de nous peut faire cette expérience d’une parole du Christ qui à travers la lecture de la Bible ou de la vie d’un saint, oriente et accompagne notre vie de foi et de service. Si je suis devenu prêtre, c’est pour beaucoup, grâce à la figure du Bienheureux Pape Jean-Paul II. Entré au Séminaire de Strasbourg immédiatement après le Baccalauréat, je me souviens qu’un des premiers ouvrages qui m’était tombé sous la main à la bibliothèque, fut l’encyclique, Redemptor hominis. Une phrase allait devenir comme une lumière dans ma formation et me poursuit encore aujourd’hui : « L’homme est la première route et la route fondamentale de l’Eglise ».

Comme jeune de 18 ans, c’était un immense horizon qui s’ouvrait devant moi. Tout mon désir de servir, de m’engager pour la justice et la paix, le Christ l’accueillait et me proposait de le vivre à sa suite au service du Royaume de Dieu. Et j’avais un modèle vivant : le Pape lui-même !

Pasteur selon le cœur de Dieu, le Bienheureux Jean-Paul II avait exercé le ministère de Pierre dans un don total au service du Royaume de Dieu (…) ».
 

Le témoignage des saints

Extrait de la troisième catéchèse de Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne, intitulée « Etre missionnaires : Allez », à Rio.

« (…) Regardez combien les saints sont de toutes les sortes : La bienheureuse Hildegarde Burjan était mère de famille et femme politique autrichienne… Louis et Zélie Martin, Luigi Maria Quattrocchi ont été béatifiés « en couple », pour avoir vécu leur mariage comme une vocation reçue de Dieu… Pierre Giorgio Frassati était un étudiant, Chiara Badano une lycéenne.

Comment connaître la vocation missionnaire que Dieu a préparée pour vous ? C’est tout simple. Aujourd’hui, là où vous êtes, soyez fidèles aux sacrements (Eucharistie, réconciliation) ; faites de la Parole de Dieu un livre de chevet ; accomplissez votre devoir du moment comme Dieu le souhaite (études, vie familiale, profession…) et répétez chaque matin cette prière : « Seigneur, ce que tu voudras, quand tu le voudras, je le ferai ». C’était la prière de Chiara, lycéenne de 17 ans. Un jour, au tennis, elle ressentit une douleur dans le bras. Les examens révélèrent un cancer des os irrémédiable. Quand elle l’apprit, elle se tut vingt minutes, puis elle murmura : « Seigneur Jésus, si c’est cela que tu veux, je le veux » Elle alla vers la mort avec une foi et un courage étonnants. Elle monta au ciel le 7 octobre 1990. Elle avait 19 ans. La ville entière se rassembla pour ses funérailles. Elle a été béatifiée par Benoît XVI. Ses parents sont présents, aujourd’hui, à Rio.

Dieu ne vous demande pas de partir à 19 ans. Il vous demande de demander avec confiance de connaître ce qu’il veut et de l’accepter. Alors, vous serez des missionnaires et vous trouverez le vrai bonheur ».

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