Même s’il n’a pas connu personnellement l’Abbé Pierre, Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle et Saintes, l’a rencontré à l’occasion d’un débat. « Je garde le souvenir d’un homme vraiment passionné par le respect de la dignité de toute personne », témoigne le président du Conseil pour la solidarité.

Pendant des années, l’Abbé Pierre a été la personnalité préférée des Français. L’histoire le mettra-t-elle au niveau de « géants de la charité » comme saint Martin de Tours ou saint Vincent de Paul ? Mgr Housset souligne : « Il a vraiment mis en pratique l’appel du Christ : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jean 13, 34) ».

Dans sa jeunesse, l’Abbé Pierre a fait « une rencontre décisive avec le Christ », largement relayée dans ses écrits. D’où sa devise : « Tu aimeras, c’est tout ». « Certains de ses textes contiennent des élans mystiques, poursuit Mgr Housset. Incontestablement, il a puisé dans la prière et dans la foi au Christ son ardeur pour servir les pauvres ». On se souvient des sans-logis de l’hiver 1954 puis des sans-papiers de l’église Saint-Ambroise (1996) et de Saint-Bernard à Paris (2009).
 

Depuis 2011, l’Eglise catholique en France a lancé « Diaconia 2013 ». En cela, elle rejoint l’action de l’Abbé Pierre, lui qui a mis « toutes ses capacités au service de la fraternité entre les humains, au nom de sa foi chrétienne ».

En septembre 2012, Diaconia 2013 entrera dans sa deuxième étape. Après le lien entre « Service et Parole de Dieu », il s’agira, avec « la célébration », de faire en sorte que les personnes en situation de précarité soient « davantage placées au cœur de nos célébrations ». Eucharistie bien sûr mais aussi funérailles, onction des malades. « Et pas seulement ! précise Sr Elisabeth Drzewiecki, coordinatrice Diaconia 2013. Tout moment de prière, de rencontre, comme le Service évangélique des malades (SEM). De plus, c’est une année pendant laquelle nous serons invités à aller vers ceux dont l’Église est loin ».

Comme une réponse à une attente, beaucoup de catholiques s’intéressent à cette dynamique d’approfondissement du lien entre le service des autres et l’Evangile. « Ils veulent que leur pratique de solidarité soit davantage animée par la charité de la Trinité » conclut Mgr Housset.