« Saint Siège », « Curie romaine », « siège apostolique » : distinguez-vous bien le vocabulaire relatif au Vatican ?

On confond souvent les termes “Rome”, “Vatican”, “Cité du Vatican”, “Saint-Siège”, “Siège apostolique”, “Curie romaine”. Essayons d’y voir plus clair, même si l’on sait que tous concernent le Pape et de ses collaborateurs.

Pourquoi le siège de l’Église catholique est-il à Rome ?

Rome est la capitale de l’Empire romain où Pierre et Paul vinrent prêcher l’évangile et y furent martyrisés. Dès les premiers siècles, elle devint le centre visible de l’Église, dont le successeur de Pierre est l’évêque. La communion de foi avec l’Évêque de Rome est la pierre de touche de l’appartenance des catholiques à l’Église de Jésus-Christ. Cette conviction de foi fait de tout catholique un membre de l’Église catholique romaine, qu’il soit européen, africain ou indien !

Qu’est-ce que le Vatican ?

Au sens strict, c’est l’une des sept collines de Rome, lieu du supplice et de l’inhumation de l’apôtre Pierre sous la persécution de l’empereur Néron vers 67. Le Vatican devint alors très vite un lieu de pèlerinage où fut construite une basilique. C’est pourtant la basilique Saint-Jean-de-Latran qui deviendra la cathédrale de l’Évêque de Rome.

Qu’entend-on par « La Cité du Vatican » ?

Elle est le siège de l’État de la Cité du Vatican, qui existe seulement depuis les accords du Latran, signés en 1929 entre le Pape et le gouvernement italien. Le préambule précise clairement la valeur symbolique exceptionnelle du plus petit état du monde (44 hectares) : « Pour assurer au Saint-Siège l’indépendance absolue et visible, il faut lui garantir une souveraineté indiscutable, même dans le domaine international. C’est pourquoi il est nécessaire de constituer, avec des modalités particulières, la Cité du Vatican, reconnaissant au Saint-Siège, sur cette même Cité, la pleine propriété, la puissance exclusive et absolue, et la juridiction souveraine ».
L’État de la Cité du Vatican existe afin de permettre au Siège apostolique la liberté spirituelle nécessaire pour accomplir sa mission de service au bénéfice de l’Église universelle et de tout le genre humain.

Que veut dire « Saint-Siège » ou « Siège apostolique » ?

Il est l’expression juridique du gouvernement pastoral de l’Église catholique romaine, dont le Pape est le chef visible. Indissociable du ministère de Pierre, il remonte aux débuts de l’Église. En clair, le Saint-Siège a existé et continuerait d’exister même s’il n’y avait pas d’État de la Cité du Vatican.

Pour bien comprendre cela, donnons quelques exemples significatifs :

  • Le Nonce « apostolique » en France est « l’ambassadeur » du Saint-Siège… et non pas de l’État de la Cité du Vatican !
  • L’ambassadeur de France est nommé près le Saint-Siège… et non pas auprès de l’État de la Cité du Vatican.
  • L’Etat de la Cité du Vatican ne dispose d’aucun siège à L’ONU, mais c’est le Saint-Siège qui y représente l’Église catholique romaine avec un poste d’observateur permanent, au même titre que la Croix-Rouge ou l’Ordre de Malte (entités morales reconnues de droit international).
  • Quand le Pape va dans un pays, il ne lui rend pas visite en tant que chef d’État (même s’il en a tous les honneurs) mais en tant que chef du Saint-Siège.
  • En rigueur de terme, c’est toujours le Saint-Siège (et non pas Rome ou le Vatican) qui publie une encyclique, un texte, etc.

Qu’est-ce que la Curie romaine ?

La Curie romaine, qui est à l’œuvre depuis les temps les plus anciens, est l’ensemble des dicastères (ministères) et des organismes qui aident le Pape dans sa charge pastorale suprême pour le bien et le service de l’Église tout entière et des Églises particulières.

Elle se compose principalement de :

  • La Secrétairerie d’État : affaires générales (section I) ; relations avec les États (section II); personnel diplomatique (section III).
  • 9 Congrégations : Doctrine de la foi, Églises orientales, Culte divin et Discipline des sacrements, les Causes des Saints, les Évêques, l’Évangélisation des peuples, le Clergé, les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, l’éducation catholique.
  • 12 Conseils pontificaux (tous créés après le Concile Vatican II) : pour les Laïcs, pour la promotion de l’Unité des chrétiens (œcuménisme et relations avec le peuple juif), pour la Famille, Justice et Paix (justice sociale, droits de l’homme), Cor unum (pauvreté, exclusion, solidarité), la pastorale des Migrants et des personnes en déplacement (immigration, tourisme, apostolat de la mer), la pastorale des Services de la santé, l’interprétation des textes législatifs, le Dialogue interreligieux, la Culture, les Communications sociales, la promotion de la Nouvelle Évangélisation.
  • 3 tribunaux ecclésiastiques : la Pénitencerie apostolique, le tribunal suprême de la Signature apostolique, le tribunal de la Rote romaine.

Père B.Dubasque, juin 2014

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