Service Jésuite des Réfugiés : une spiritualité de la rencontre

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Le 19 janvier 2014, l’Église célébrera la 100ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié. Une occasion accrue pour les communautés chrétiennes de réfléchir, lire, prier, agir solidairement. Les Jésuites sont à l’origine d’une initiative concrète créatrice de liens : le réseau « Welcome JRS France ».
« Suis-le le gardien de mon frère ? » La question de Caïn dans la Bible continue d’habiter Benoît Ferré, jeune jésuite de 30 ans en 3ème année d’études au Centre Sèvres à Paris. Deux années de volontariat au Burkina Faso avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) ont apporté à ce Breton un regard universel sur le monde mais aussi des questions sur le phénomène migratoire. Et c’est au moment du choix d’une activité apostolique, après son noviciat, qu’il dit « avoir été attiré par la mission simple proposée par le réseau Welcome : être une présence auprès des demandeurs d’asile, n’engager rien d’autre qu’une relation. Mais tant que cette rencontre n’est pas vécue, de quoi peut-on prétendre parler à propos de l’accueil de l’étranger ? »
 

Un toit et de la convivialité

Lancé en 2006 en France par les Jésuites, ce service se voulait une réponse à des besoins non pourvus : permettre à ces migrants, sans argent ni logement ni contacts d’échapper à la rue, à la désespérance et aux réseaux mafieux. L’originalité a été celle d’offrir une sécurité et un début d’intégration via un triptyque : des hébergeants, des tuteurs et des accueillis. Des familles et des communautés religieuses proposent ainsi un toit et de la convivialité. Des étudiants en Masters de solidarité et religieux(es) servent de médiateurs avec les accueillants successifs (trois à cinq semaines afin que la formule reste légère) tout en créant avec les accueillis une relation fraternelle via conversations, balades et accompagnements dans les arcanes administratives. Quant aux étrangers en situation régulière envoyés par divers organismes ou associations, « Le critère est le désir de rencontre avec la société française », explique Isabelle Moulet, la coordinatrice nationale du Réseau Welcome.
 

Des ambassadeurs du christianisme

C’est ainsi que Benoît, « malgré les différences culturelles, a pu construire une vraie relation avec un jeune afghan qui avait appris le Français et qui est resté un ami ». Avec d’autres jeunes dont il a été le tuteur, il a simplement partagé quelques cafés, visité des musées ou dîné dans l’intimité de leurs familles d’accueil. Il témoigne y avoir été « témoin de très belles rencontres faites dans un esprit d’apprivoisement mutuel, d’ humilité et parfois de séparations bouleversantes ». Isabella Moulet commente : « Deux univers se rencontrent. Pour les accueillants, même dans les milieux catholiques engagés, c’est souvent un choc tellement la réalité est méconnue. Portée par la spiritualité de la rencontre, cette expérience offre également des occasions de vivre au quotidien l’œcuménisme et l’inter-religieux. Nos accueillants deviennent ainsi des ambassadeurs du christianisme ».

Via une sensibilisation dans les paroisses et les écoles, le réseau Welcome JRS France s’étend désormais à 15 villes. Des bénévoles donnent des cours de Français. Une branche « jeunes » qui mobilise des étudiants permet d’organiser des temps festifs.
 

Vers une « culture de la rencontre » ?

Le dossier d’animation proposé pour la 100ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié comporte outre une note théologique et une liste de différents supports (DVD, commentaires liturgiques, jeux pour les enfants….) un message du Pape François. Celui-ci prône notamment « le passage d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation -qui, en fin de compte, correspond à la « culture du rejet »- à une attitude qui ait comme base la « culture de la rencontre »… »
 

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