Acharnement thérapeutique et emploi proportionné de moyens thérapeutiques

L’acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable, c’est le fait de pratiquer ou d’entreprendre des actes ou des traitements alors qu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. La loi française interdit l’obstination déraisonnable et les professionnels de santé ont pour devoir de ne jamais faire preuve d’une obstination déraisonnable (loi relative aux droits des malades et à la fin de vie n° 2005-370 du 12 avril 2005, dite «Loi Léonetti»).

Le pape Jean-Paul II s’élevait contre l’acharnement thérapeutique en 1995

« Il faut distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l’« acharnement thérapeutique », c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s’annonce imminente et inévitable, on peut en conscience « renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas ». Il est certain que l’obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes; c’est-à-dire qu’il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort. »
Evangile de la Vie, lettre encyclique de Jean-Paul II, 1995, n.65.

Et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 1980

« Tout en demeurant clairement attachée à l’interdiction de toute forme d’homicide, l’Église catholique s’est également toujours prononcée pour un soin raisonnable et humain, qui n’implique aucunement l’obligation de maintenir la vie à tout prix. La déclaration du Conseil permanent de 1991 le rappelait en ces termes :  » Tout homme a le droit et a le devoir, en cas de maladie grave, de recevoir les soins nécessaires pour conserver la vie et la santé. Mais un tel devoir n’implique pas pour lui le recours à des moyens thérapeutiques inutiles, disproportionnés ou imposant une charge qu’il jugerait extrême pour lui-même ou pour autrui. […] Il est légitime de s’abstenir des traitements qui apporteraient peu de bénéfices au regard des désagréments, des contraintes, des effets nocifs ou des privations qu’ils entraîneraient. On pourra interrompre ces traitements lorsque les résultats en seront décevants. Un juste respect de la vie humaine n’exige pas davantage.  »
Déclaration sur l’euthanasie, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 5 mai 1980, partie IV.

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