Calais, Lampedusa, des défis semblables : les évêques rencontrent les migrants

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Alors qu’un bateau de migrants vient encore de faire naufrage provoquant la mort de cent personnes, Mgr Jean Paul Jaeger, évêque d’Arras (diocèse français dans lequel se trouve Calais), le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente (diocèse italien où se trouve Lampedusa) et Mgr Guerino Di Tora, (président de la Fondation « Migrantes » de la CEI Conférence épiscopale italienne) se sont réunis du 21 au 23 septembre sur l’île de Lampedusa. Ils étaient accompagnés de Mgr Giancarlo Perego, directeur de « Migrantes », du père Carlos Caetano, directeur du Service National de la Pastorale des Migrants de la Conférence des évêques de France et de Don Ferrucio Sant, coordinateur de la mission catholique italienne en France.

 Au-delà des personnes qui se sont retrouvées, cette rencontre a symboliquement rapproché deux villes distantes de presque 3 000 km mais unies par des défis semblables : Calais et Lampedusa. La rencontre entre ces deux villes, connues pour leur implication dans l’histoire migratoire récente, a été l’occasion de rappeler que la crise migratoire actuelle n’est pas l’affaire de quelques-uns, mais qu’elle concerne tout le monde et en premier lieu l’Union Européenne. Le défi est complexe et l’on ne trouvera pas de solution si l’on s’arrête seulement à un point de vue local/national. Il faut un effort commun et une réponse répartie sur différents fronts et en différentes étapes, allant du premier accueil jusqu’à arriver à l’intégration de la personne migrante dans la société qui l’accueille.

Les moments de partage vécus par les deux délégations, bien plus qu’un symbole, ont été un rappel fort à ne pas oublier la culture de la rencontre et le dialogue. Par ailleurs, ces moments étaient une invitation à redécouvrir l’esprit d’ouverture, de libre circulation, qui, en son temps, avait inspiré le projet de l’Union européenne et qui aujourd’hui, malheureusement, tend à s’affaiblir dans différents Etats membres, y compris l’Italie et la France.

Cette visite a fait apparaître de manière claire la générosité et la spontanéité de l’accueil lampedusien. Tant chez les simples habitants que chez les personnes ayant des responsabilités institutionnelles, c’est l’aspect humain qui prévaut à Lampedusa : avant de parler du « problème de la migration », les habitants de l’île parlent des « migrants », parlent des personnes. Très nombreux sont ceux ayant été secourus en mer ; beaucoup ont repris des forces dans le Centre d’Accueil ; quelques-uns – toujours trop nombreux – ont été retrouvés sans vie et inhumés dans le cimetière local. « Tous sont nos frères ! ». Et cette conscience, les gens de Lampedusa en témoignent par la spontanéité avec laquelle ils accueillent les migrants : ils vivent l’accueil sans peur, comme un geste naturel, avec un empressement désarmant, fondé sur le sens de la mémoire (« parce que nous aussi nous avons été migrants… ») et sur la parabole du Bon Samaritain.

Notre souhait commun, après ces journées de rencontre, est que le témoignage de Lampedusa puisse devenir une catéchèse pour tous les pays européens, qu’il puisse rappeler  l’importance du respect de l’autre et la nécessité de cultiver en Europe une culture ouverte, encline au dialogue et capable de valoriser la diversité.

 

Monseigneur Jean-Paul Jaeger – évêque d’Arras

S.E. Mons. Guerino DI TORA – Vesc. tit. di Zuri – Aus. di ROMA – presidente della Commissione episcopale per le migrazioni e della Fondazione Migrantes

Cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente


Version en italien

Dal 21 al 23 settembre 2016, si sono radunati nell’isola di Lampedusa mons. Jean Paul Jaeger, vescovo della diocesi di Arras (diocesi francese, dove si trova Calais), il cardinale Francesco Montenegro, Arcivescovo di Agrigento e il vescovo mons. Guerino Di Tora, presidente della Fondazione Migrantes della Cei. Ad accompagnarli c’erano anche mons. Giancarlo Perego, direttore della Migrantes, padre Carlos Caetano, direttore del Servizio Nazionale di Pastorale Migratoria della Conferenza Episcopale Francese e don Ferruccio Sant, coordinatore delle Missioni Cattoliche Italiane in Francia.

In questo incontro, oltre alle persone che si sono ritrovate, si sono anche simbolicamente avvicinate due città, separate da quasi 3000km, ma unite da sfide simili: Calais e Lampedusa. L’incontro tra le due città, note per il loro protagonismo nella storia migratoria recente, è diventato una occasione per ricordare che l’attuale crisi migratoria non è un affare di pochi, ma riguarda tutti  e l’Unione Europea in prima persona. La sfida è complessa e non troverà soluzione se ci fermiamo soltanto al punto di vista locale/nazionale. Occorre uno sforzo comune e una risposta articolata su vari fronti e in varie tappe, iniziando dalla prima accoglienza fino ad arrivare all’integrazione della persona migrante nella società che la accoglie.

I momenti di condivisione vissuti tra le due delegazioni, molto più di un simbolo, sono stati un forte richiamo a non dimenticare la cultura dell’incontro e del dialogo. Inoltre, sono un invito a riscoprire lo spirito di apertura,  di libera circolazione che a suo tempo aveva ispirato il progetto dell’Unione Europea e che oggi purtroppo tende ad affievolirsi in vari stati membri, Italia e Francia incluse.

Da questa visita è emersa in modo chiaro la generosità e la spontaneità dell’accoglienza lampedusana. Sia nella gente comune, sia in chi ha responsabilità istituzionali, a Lampedusa prevale l’aspetto umano: prima di parlare del « problema della migrazione », gli abitanti dell’isola parlano dei « migranti », parlano di persone. Moltissimi sono stati soccorsi in mare; tanti hanno ripreso le forze nel Centro di Accoglienza; alcuni – sempre troppi – sono stati trovati già senza vita e sepolti nel cimitero locale. «Sono tutti nostri fratelli!» E questa consapevolezza, la gente di Lampedusa la testimonia nella spontaneità con cui accolgono i migranti: vivono l’accoglienza senza paura, come un gesto naturale, con una prontezza disarmante, fondata sul senso della memoria («perché anche noi siamo stati migranti…») e sulla parabola del Buon Samaritano.

L’augurio comune, dopo questi giorni d’incontro, è che la testimonianza di Lampedusa possa diventare una catechesi per tutte le comunità cristiane nei paesi europei,  e possa ricordare a tutti l’importanza del rispetto dell’altro e la necessità di coltivare in Europa una cultura aperta, pronta al dialogo e capace di valorizzare la diversità.

S.E. Mons. Jean-Paul Jaeger – Vescovo di Arras

S.E. Mons. Guerino Di Tora– Vescovo Ausiliare di Roma e Presidente della Fondazione Migrantes

S.E. Cardinal Francesco Montenegro, Arcivescovo di Agrigento

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