Le spectre de la guerre

Un fantôme plane sur l’Europe : la guerre.Les événements du Kosovo concentrent, en un petit espace, les pires contradictions des siècles passés. Ce mal a des racines profondes et lointaines. Elles s’étendent dans toutes les nations d’Europe, dans nos consciences aussi et peuvent produire partout leurs horribles surgeons. Déjà il y a dix ans, Sarajevo a été le symbole de l’espoir d’une Europe conviviale qui saurait respecter dans les limites nationales, les minorités et les diversités ; symbole détruit, espoir anéanti dont aujourd’hui la guerre du Kosovo ne fait qu’élargie les ruines.

C’est pourquoi tous, chrétiens – catholiques, orthodoxes, reformés – et aussi croyants non chrétiens – juifs, musulmans – ont le devoir de prier. Prier avec instance comme Jésus nous l’enseigne, c’est à dire insistance et persévérance : prier contre toute espérance, prier contre toute évidence. Prier pour que Dieu change les coeurs des hommes, réveille leur liberté pour le meilleur, pour le pardon et pour l’amour, pour la paix.

C’est pourquoi je demande qu’à chaque messe on ajoute à la collecte – la prière d’entrée – une seconde prière, dont vous trouverez ici le texte pour chaque jour de la semaine. Les trois premières sont prises de la messe pour les temps de guerre, les deux suivantes de la messe pour la paix et la justice, l’avant dernière de celle pour les réfugiés et les exilés, la dernière de celle pour les mourants. Je demande ainsi à tous, prêtres et fidèles, de joindre ces intentions à toute eucharistie où nous est donnée part au mystère du salut.

+ Jean-Marie cardinal Lustiger
archevêque de Paris

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