Une nouvelle traduction de la Bible pour la liturgie

Enrichissements et améliorations

La recherche d’une traduction « intelligible et compréhensible » pour aujourd’hui, tout en restant fidèle au texte, a été au cœur de la démarche des experts-traducteurs. Car, comme le rappelle le Père Jacques Rideau, Directeur du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS), « les mots sont entendus dans un contexte donné ». Pour autant, cette nouvelle traduction ne doit pas « discréditer les versions précédentes ». Elle apporte des nuances qui la rapprochent du texte original.

Cette nouvelle traduction liturgique de la Bible est la première étape d’un processus de renouvellement des livres liturgiques qui prendra plusieurs années. Les lectionnaires – recueil des textes lus dans la liturgie – puis le Missel Romain en français sont annoncés respectivement pour 2014-2015 et pour l’Avent 2016.

Mgr Aubertin est conscient que ces changements sont à accompagner pour que la liturgie ne soit pas « source de clivage et de querelle », mais que ces traductions « favorisent le progrès de la vie de l’Eglise qui écoute la Parole de son Seigneur et lui rend grâce ».
 

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Mgr Aubertin, archevêque de Tours, Président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, et Mgr Gueneley, évêque de Langres, Président de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF) ont apporté leur éclairage sur la traduction officielle liturgique de la Bible, appelée à devenir la version de référence.

Parce que certains passages de la Bible n’étaient pas proclamés lors des célébrations liturgiques, ils n’avaient pas été traduits. Les évêques catholiques francophones se sont donc lancés dans une traduction intégrale de la Bible de la liturgie en 1996. Ce travail, véritable « œuvre ecclésiale » pour reprendre les mots de Mgr Philippe Gueneley, évêque de Langres, Président de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF), aura mobilisé 70 spécialistes. Après avoir pris en compte les 4.200 amendements demandés par les évêques francophones et les 1400 soumis par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, la nouvelle traduction proposée par la Commission Episcopale Francophone pour les Traductions Liturgiques (CEFTL) a reçu la reconnaissance officielle (Recognitio) du Saint-Siège en juin 2012. Elle a ensuite été adoptée par les conférences épiscopales francophones à l’automne 2012.

Cette Bible, publiée le 22 novembre 2013, a pour vocation « d’être entendue et proclamée » souligne Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, Président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle. S’appuyant sur son expérience de moine cistercien qui a l’habitude de « ruminer » la Parole de Dieu, il ajoute qu’elle doit même devenir « la version de référence », celle qu’on cite de mémoire. Parole proclamée devant l’assemblée des fidèles, cette Parole construit le Peuple de Dieu. C’est le vecteur privilégié d’un acte d’unité, pour Mgr Gueneley.
 

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La 6e demande de la prière du « Notre Père »

« Ne nous soumets pas à la tentation », traduction en vigueur actuellement, n’est pas fausse mais « mal comprise » car Dieu ne donne pas la tentation. C’est pourquoi, à la demande des fidèles, et avec l’approbation des Eglises orthodoxes et protestantes, les chrétiens pourront dire ensemble « Ne nous laisse pas entrer en tentation »… en novembre 2016 !

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