Deuxième colloque de l’Observatoire Foi & Culture

La mission première de l’Observatoire Foi & Culture est de fournir des fiches aux évêques sur l’actualité culturelle. Le 10 décembre 2011 à Paris, il organise « Vers un christianisme culturel ? », son 2ème colloque ouvert au public. Invitation de son Président, Mgr Pascal Wintzer, administrateur apostolique du diocèse de Poitiers.

Pouvez-vous expliquer le thème ?

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Le deuxième colloque de l’Observatoire Foi & Culture a pour thème le christianisme culturel. L’objectif de l’Observatoire Foi & Culture est de scruter les relations entre la foi et les expressions de la culture. On constate qu’il peut y avoir une référence au christianisme sans qu’elle soit inscrite dans un acte de foi. Par exemple, il y a dans l’actualité des pièces de théâtre pour lesquelles la référence chrétienne est présente, d’une manière ou d’une autre. Mais les metteurs en scène ou les dramaturges disent que, pour eux, il n’y a pas de démarche de foi. En prenant dans les images, dans les textes évangéliques, des éléments de la culture, ils interrogent ce que ces éléments leur transmettent.

Comment va se dérouler cette rencontre ?

En deux temps. Le matin est plutôt un regard sur le passé. La question est : « Comment, dans notre présent, comprendre ce que nous lègue notre passé culturel s’il y a un oubli de la référence chrétienne qui l’inspire ? » Bien de nos musées, comme nos églises, transmettent des œuvres artistiques inspirées par le christianisme. Sans la connaissance de ce qu’est le christianisme, comment les comprendre ? Dominique Ponnau, ancien Directeur de l’Ecole du Louvre, en parlera à travers l’enseignement. Philippe Malgouyre, conservateur au musée du Louvre, commissaire d’une exposition cet été au Puy, l’abordera à propos des musées. L’après-midi concerne notre présent. Il s’agira de dire comment des hommes et des femmes vivent un engagement inspiré par la foi chrétienne. Un ancien élu, Jean-Louis Bourlanges, et Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême et membre de l’Académie française, témoigneront.

Qu’attendez-vous de ce nouveau rendez-vous ?

Les actes de la première rencontre vont être édités en décembre, par Parole et Silence, pour rendre accessibles les interventions de qualité à un public plus large que les 130 personnes présentes en 2010. Nous souhaitons aussi que celles de 2011 soient publiées pour leur donner une plus grande audience. L’enjeu ? Je dirais que, comme évêque, ne pas faire en sorte que la parole chrétienne soit une parole à huis clos, où les chrétiens parlent aux chrétiens. Les domaines de la culture manifestent bien que la dimension religieuse, loin de s’être effacée, demeure extrêmement présente. Les débats autour de la laïcité montrent que les religions sont présentes dans la sphère publique. Ce ne sont pas que des questions privées. Tous ces enjeux-là, il faut aussi que les chrétiens s’en saisissent et aident à y réfléchir.

L’Observatoire a trouvé son identité et son rythme de croisière ?

Il a pour mission de fournir des fiches aux évêques. Il y en a presque une par semaine : sur la littérature, avec quelques romans de la rentrée littéraire (Limonov d’Emmanuel Carrère, Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan), sur le cinéma (« Melancholia » de Lars von Trier, « The Tree of Life » de Terrence Malick, « Habemus Papam » de Nanni Moretti). Ce mercredi, les évêques ont reçu une fiche de cinq pages sur la pièce de Romeo Castellucci. On a aussi écrit sur la théorie du Gender pour en montrer l’enracinement dans la culture anglo-saxonne. La petite équipe peut faire appel à d’autres rédacteurs. Elle peut aussi répondre à la demande d’éclairage de tel ou tel évêque. Je pense que ces fiches correspondent à ce qu’ils souhaitaient. Ce n’est pas une parole dogmatique mais des éléments de réflexion… qu’on peut recevoir ou pas. L’équipe a voulu aussi que le travail mené pour ce public restreint soit diffusé plus largement. Un colloque permet que des personnes, chrétiennes ou pas, mais qui s’intéressent à la foi chrétienne, puissent dialoguer entre elles. Cela s’inscrit dans la logique du Parvis des Gentils, initiative du Saint-Siège. Des croyants, d’autres qui ne le sont pas, disent comment la référence chrétienne compte dans leur réflexion, dans leurs engagements.

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