Bilan de l’Assemblée plénière d’automne avec Mgr Podvin

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Porte-parole de la Conférence des évêques de France, Mgr Bernard Podvin a vécu une assemblée « dense » à Lourdes, du 4 au 9 novembre 2011. Pour le site portail de l’Eglise catholique, il revient sur plusieurs des sujets traités.
 
L’Eglise en dialogue avec la société. Sur des sujets de société comme le développement durable ou la famille, les évêques ont souligné l’importance de faire alliance avec d’autres. « L’Eglise insiste certainement aujourd’hui pour une recherche avec toutes les compétences, toutes les bonnes volontés, toutes les énergies, confirme Mgr Podvin. En effet, le groupe de travail épiscopal « Environnement et écologie », tout comme le Conseil Famille et Société pour « Familles 2011 », se sont mis à l’écoute d’experts. « Cela permet d’être en dialogue avec des interlocuteurs et d’être reconnus par eux comme une Eglise crédible » ajoute-t-il. Une attitude similaire avait déjà guidé la démarche menée par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, autour de la bioéthique. Les évêques ont ensuite croisé ces regards avec la tradition chrétienne. Si le christianisme peut confirmer certaines tendances, il peut aussi se positionner « à rebours », en prophète.

Les enjeux d’Internet . « Pionnier » ! C’est ainsi que le P. Gagey a qualifié le site portail de l’Eglise catholique en France lors de son intervention en plénière. Il était invité par le groupe de travail « Eglise et Internet » à présenter les grands enjeux pour l’humain et l’annonce de l’Evangile. La deuxième étape, en mars 2012, aura pour problématique l’éducation : « Comment l’acte d’éducation est marqué par Internet ». Dans un an, le troisième temps, plus pastoral, conclura la recherche du groupe présidé par Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire de Nanterre.

Le psycho-spirituel sous haute surveillance. « L’Eglise a une très belle tradition de l’accompagnement spirituel qui vise à unifier le psychique et le spirituel » rappelle Mgr Podvin en saluant notamment les centres spirituels jésuites. Or plusieurs plaintes douloureuses et témoignages ont alerté les évêques sur la qualité de certaines propositions, notamment des sessions de guérison. Mgr Podvin déplore que certaines personnes aient confondu le rôle d’écoutant spirituel avec celui de « quasi-gourou ». Il dénonce aussi un « amateurisme dangereux et irresponsable », la « confusion des compétences et des genres ». Suite au travail de Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, jusqu’à très récemment président du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux, l’épiscopat dispose dorénavant d’éléments de discernement pour évaluer ces sessions. « Ce n’est pas de la généralisation négative mais une ferme condamnation de ce qui ne peut plus être tenu pour valide et acceptable de la part d’évêques qui ont la mission d’autorité quand cela relève de l’Eglise catholique. Cela vaut chaque fois que quelqu’un revendique une compétence qui n’est pas la sienne et fait illusion à un plus faible ».

La Nouvelle Evangélisation, évidemment. « Les évêques apprécient beaucoup de découvrir que la Nouvelle Evangélisation n’est pas du tout éloignée de ce qu’ils font déjà ». Mgr Podvin cite en exemple les 60 initiatives envoyées l’année dernière à Rome. Il note d’ailleurs que le Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Evangélisation est très fréquenté par les Français. « Et la confiance accordée à Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier, nommé Secrétaire Spécial du Synode, ce n’est pas rien ». Très apprécié aussi, le lineamenta. Très concret, il aborde des domaines d’évangélisation comme la culture, la politique, l’économie. « C’est une évangélisation qui n’est pas en train de juger et d’exclure la précédente mais qui cherche des voies nouvelles avec beaucoup de confiance et d’ardeur dans le Seigneur » souligne Mgr Podvin.

Un nouveau groupe de travail. « Il faut être présent à la société au nom de nos convictions. Cela n’est pas sans interroger l’état de vie : au nom de mon baptême, qui suis-je ? Suis-je laïc? Suis-je diacre ? Suis-je prêtre ? Suis-je évêque ? Il y a donc un recours à l’état de vie dans la réflexion du statut d’une parole ». Depuis quelques années, on assiste à une prise de parole « légitime et souhaitable » des baptisés laïcs qui « irrigue la société ». « Quelle est notre présence, notre action, notre parole selon notre état de vie ? Il y a certainement à le regarder dans le contexte d’aujourd’hui ». Présidé par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, le groupe de travail intitulé « Ministres ordonnés et fidèles laïcs : quelle présence des catholiques dans la société contemporaine ?  » aura pour mission de faire le point.
 

Ce qu’il retient de l’Assemblée plénière de novembre 2011

• Deux journées marquantes : « Les évêques ont redécouvert la beauté de la vie consacrée ». Ils ont aussi été enthousiasmés par la journée inaugurale du groupe de travail sur « Eglise et Internet ». « Je les ai sentis passionnés ! »
• Des progrès à faire sur la méthodologie et la finalité des groupes de travail. « A la fin d’un groupe de travail, il faudrait savoir ce qu’on veut faire et dire aux gens »
• Deux discours de qualité de la part du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France
• L’accueil et le dynamisme de Mgr Jacques Perrier, évêque de Lourdes : « Il fait tout le possible pour que ses frères évêques soient chez eux »
• Le regret de n’avoir pas pu débattre avec Jean-Claude Guillebaud, souffrant. Les évêques lui souhaitent un prompt rétablissement.
• Une conviction forte que les évêques redisent : Même quand l’homme va mal, il a en lui la capacité de traverser les épreuves et la grâce est à l’oeuvre. « L’Eglise catholique veut être à ce rendez-vous ».

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