Mgr Aveline : « Une dimension spirituelle à la construction d’une réflexion commune »

Nommé évêque auxiliaire le 19 décembre 2013, Mgr Jean-Marc Aveline a été ordonné évêque auxiliaire de Marseille le 26 janvier 2014. Sa mission est d’aider l’archevêque, Mgr Georges Pontier, à assurer sa mission de Président de la Conférence des évêques de France.
 

Première Assemblée, premières impressions ?

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Je suis touché par la fraternité. Je l’avais pressentie en recevant les courriers des évêques à l’occasion de ma nomination. Je l’avais entrevue à la session doctrinale à Paray-le-Monial, en février. Là, c’est très clair : on sent qu’il y a un corps épiscopal et que l’on compte les uns sur les autres. La deuxième chose, c’est que ce rendez-vous a aussi une dimension de formation permanente. A chaque fois, les sujets sont bien préparés. J’apprends beaucoup de choses. J’ai particulièrement apprécié les interventions de Jean Vanier et de l’évêque ukrainien, Mgr Borys Gudziak. La troisième impression est celle de la dimension spirituelle. Une question va entraîner trois quarts d’heure d’interventions. Ce qui me frappe, c’est que l’Esprit Saint construit une position. On sent bien que celui qui parle, même s’il le fait avec conviction, n’entend pas que cela soit définitif. Cela ne m’était jamais apparu dans d’autres groupes. Il y a une dimension spirituelle à la construction d’une réflexion commune par les prises de parole successives des participants. C’est une dimension spécifique.
 

Comment votre binôme avec Mgr Pontier va-t-il s’organiser ?

En réalité, Marseille n’a pas besoin d’auxiliaire. Ce n’est pas comme dans d’autres diocèses où une partie géographique peut être confiée à l’auxiliaire. Nous ne nous sommes pas répartis les dossiers. Mon rôle est d’aider l’archevêque à assurer sa mission de Président de la Conférence des évêques. Pour le moment, mon emploi du temps est peu maîtrisable. Je connais mon diocèse mais quand je le peux, je privilégie les personnes, les endroits, les réalités pastorales ou sociales que je connais moins bien. Quand on est évêque, le positionnement change. Le regard des gens aussi. C’est un peu spécial car je joue « à domicile ». En tant que vicaire général, j’avais une fonction très proche de celle que j’ai maintenant mais le rôle n’était pas le même. Ce qui est radicalement changé n’est pas perceptible dans l’agenda. Etre évêque ne concerne pas uniquement son propre diocèse : c’est participer de façon particulière à une mission de l’Eglise universelle.
 

Que pensez-vous apporter aux évêques de France ?

J’arrive avec ma petite expérience, mais au niveau épiscopal, j’ai tout à apprendre ! A Rome, j’ai été consulteur au Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux. J’ai dirigé l’Institut catholique de la Méditerranée. J’ai beaucoup travaillé, depuis de nombreuses années, sur les questions interreligieuses. J’ai voyagé au Liban, au Maroc, en Algérie… dans presque tous les pays du pourtour méditerranéen. Il y aussi la dimension théologique que je souhaite maintenir car j’ai longtemps enseigné la théologie. Je vois bien, à travers les courriers des évêques que j’ai reçus, que c’est important pour le corps épiscopal d’avoir une réflexion théologique.
 

Quel souvenir gardez-vous de votre ordination épiscopale ?

A Marseille, la cathédrale est grande. Quand elle est pleine – ce qui était le cas- ça représente 3000/3500 personnes. C’est un vaisseau magnifique. La célébration était belle et simple, avec presque une trentaine d’évêques. J’ai eu la joie d’avoir comme co-consécrateurs les deux archevêques émérites de Marseille, les cardinaux Roger Etchegaray et Bernard Panafieu. Ma crosse est celle du cardinal Robert Coffy (1920 – 1995). C’était la succession apostolique proche. Et le peuple de Marseille était là. Ca, c’est très important. Au début, quand on est appelé par le Nonce apostolique et qu’on va le voir, c’est entre Dieu, le Pape et nous. Après, non : c’est tout un peuple qui est concerné. Il y a comme un échange de consentement mutuel.
 

Quelle est votre devise ?

J’ai choisi un passage de l’évangile de Luc. Quand l’ange vient voir Marie à l’Annonciation, elle lui demande : « Comment cela va-t-il se faire ? » Il lui explique que rien n’est impossible à Dieu. Alors elle répond : « Qu’il me soit fait selon ta parole ». C’est cette phrase que j’ai choisie pour devise. C’est venu dans ma prière. Je n’arriverai jamais à dire que je suis prêt ! Mais je veux être disponible au travail de la grâce.
 

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