La présidence tire sa révérence

Président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et les vice-présidents, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, et Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, ont rencontré la presse à l’issue de l’Assemblée plénière d’avril 2013 à Paris. Ils quitteront leurs fonctions le 30 juin prochain.
 

Interrogé sur les débordements lors des manifestations contre le « Mariage pour tous », le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France, a rappelé le caractère « marginal » de ces débordements, mis néanmoins en avant par les médias, alors que les catholiques « sont une part importante » des effectifs dans les manifestations. Il ne s’agit évidemment pas d’une « tactique ecclésiale ». S’adressant aux jeunes, le cardinal a clairement dit que ceux qui font preuve de violence « sont moins cathos » que ceux qui la refusent.

Dans son discours de clôture, il avait déjà affirmé qu’aucune action guidée par la haine ou qui la suscite « ne peut se revendiquer de l’Evangile du Christ (…) et ne peut pas prétendre à se réclamer de l’Eglise ». Et si la loi passait ? « L’Eglise n’est pas directement affectée. Nous ne nous sommes pas battus pour nous » a conclu le cardinal Vingt-Trois.
 

A l’heure du bilan

Elue « pour servir l’assemblée et l’ensemble de l’Eglise qui est en France », sans « programme », la présidence ne peut présenter de bilan, a notamment tenu à préciser Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, vice-président.

Au cours de son mandat, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, vice-président, a pu constater « une prise de parole libre de l’Eglise ». La cohésion épiscopale autour de la parole du président de la Conférence va désormais de pair avec la parole de chacun des évêques. Elle n’est plus réservée à quelques « ténors ». Il a aussi noté que les catholiques avaient retrouvé « les fondamentaux » : le service du frère avec « Diaconia 2013 », le dialogue avec « Ecclesia 2007 », la vie sacramentelle avec, comme dans le diocèse de Lille, les confirmations lors de la fête de la Pentecôte.

Le cardinal Vingt-Trois rappelle l’émergence de nouveaux « lieux de vitalité » dans l’Eglise catholique, parfois « hors sol », c’est-à-dire déconnectés du territoire des paroisses. Il pose la question des critères pour mesurer son déclin annoncé : Géographiques ? Sacramentels ? Démographiques ? Aujourd’hui la pratique n’est plus « l’affaire des grands-mères et des petits-enfants ». La nouvelle donne est celle de l’intergénérationnel.

Seul regret, n’avoir pas pris, à ce jour, de décision à portée nationale concernant l’avenir des communautés chrétiennes. « C’est une question qui se posera de façon de plus en plus aigüe » a prévenu le cardinal Vingt-Trois. Un dossier à reprendre par la prochaine présidence !
 

D’une présidence à l’autre

Le changement de présidence a été accueilli « avec soulagement » par le cardinal Vingt-Trois. Sans donner de nom, il a reconnu qu’au moins 4 évêques étaient pressentis pour ce vote. Il s’est réjoui de cette « succession ouverte », signe de la bonne santé du « corps social » épiscopal et d’un « choix libre ».

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier et Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis ont été élus respectivement président et vice-présidents de la Conférence des évêques de France. Ils entreront en fonction le 1er juillet 2013.

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