60 ans après Hiroshima et Nagasaki

Paris, le 1er août 2005. Il y a 60 ans, les 6 et 9 août 1945, en quelques secondes les villes d’Hiroshima et Nagasaki étaient entièrement dévastées. Le monde se retrouvait ainsi précipité dans l’ère nucléaire

Le Conseil d’Eglises chrétiennes en France ne peut oublier les centaines de milliers de victimes directes de la bombe atomique et les souffrances physiques et morales endurées jusqu’à aujourd’hui par d’innombrables hommes, femmes et enfants.

En ces jours de mémoire douloureuse, nos Eglises s’inquiètent de l’échec de la 6e conférence de révision du Traité de non prolifération (TNP) qui s’est tenue à New York au mois de mai dernier. L’absence d’accord sur les moyens d’empêcher la dissémination d’armes atomiques, la remise en cause des engagements pris en 2000 par les cinq grandes puissances nucléaires reconnues de réduire leur arsenal, le refus de certains pays dotés de l’arme nucléaire d’adhérer au TNP sont autant de menaces qui planent sur l’humanité tout entière.

La paix et la sécurité ne sont jamais acquises et il revient à chaque génération d’inventer et de promouvoir de nouvelles voies de dialogue répondant aux défis du moment. Si la dissuasion nucléaire a pu pendant la seconde moitié du XXe siècle contribuer à éviter le recours à la force, Hiroshima et Nagasaki devraient rappeler l’horreur que recèle l’emploi d’armes de destruction massive, nucléaire, biologique et chimique. Les recherches pour les rendre « utilisables » ou les efforts pour les obtenir, qu’ils viennent d’Etats ou de groupes politiques, ne peuvent être que condamnés par les « hommes de bonne volonté ».

Nous en appelons donc à la responsabilité des chefs d’Etat et de gouvernement pour que, lors du Sommet des Nations Unies qui les réunira en septembre à New York, ils donnent à l’Organisation les moyens de remplir sa mission essentielle de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en prenant en compte l’intérêt de tous, notamment l’accès des plus pauvres au développement et la protection des droits fondamentaux des plus faibles. Il ne saurait y avoir sans cela de paix durable et juste.

Monseigneur Emmanuel
Métropolite de France
Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France

Pasteur Jean-Arnold de Clermont
Président de la Fédération protestante de France

Monseigneur Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux
Président de la Conférence des évêques de France

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