Témoignage de Sœur Anne-Marie Curtil de la Congrégation des Sœurs de Sainte Clotilde

Pour la Journée de la vie consacrée, Sœur Anne-Marie Curtil de la Congrégation des Sœurs de Sainte Clotilde a tenu à témoigner de son engagement dans la vie religieuse.

Anne-Marie Curtil

Pouvez-vous résumer l’essentiel de votre engagement dans la vie religieuse ?

Le 25 mars 1957 j’ai fait mes premiers vœux dans la Congrégation des Sœurs de Sainte Clotilde : suivre le Christ et vivre selon les conseils évangéliques. Engagée dans l’Éducation et l’Enseignement, j’ai été attirée par la spiritualité de proximité des sœurs, par la mission commune de cette famille religieuse née en 1821.

Depuis le 26 septembre 2021, ma congrégation a fusionné avec l’Institut des sœurs de Saint Joseph fondée en 1650 par un jésuite en Mission en Auvergne le Père Médaille.

 

 

Qu’est-ce qui a déterminé votre choix ?

Fondée en 1821, la Congrégation de Sainte Clotilde, a pour objectif la re-christianisation de la France après la Révolution par l’ouverture d’un pensionnat. Dans notre œuvre commune, j’ai donc été proche d’élèves dans l’enseignement, la catéchèse, l’éducation, envoyée dans des communautés en France ou en Angleterre, retrouvant toujours le même moyen d’action : se faire proche des personnes, annoncer Jésus-Christ dans une formation à l’ouverture des cultures, dans une société en constante évolution.

Aujourd’hui vous n’avez plus l’âge d’enseigner, d’avoir des activités avec les jeunes, d’assurer des engagements professionnels toujours en évolution, comment vivez-vous votre vie religieuse ?

Aujourd’hui, nous vivons le même tumulte du monde qu’au moment de la fondation de ma Congrégation en 1821. Le charisme a formaté ma façon d’être, et la proximité reste le moteur de ma réponse à l’évangélisation de notre époque. Quand j’ai pris ma retraite d’enseignante j’ai dit à ma supérieure générale que je souhaitais « évangéliser par Internet ». Ce projet ambitieux et peu adapté à mes capacités, m’a permis tout de même une nouvelle formation pour le service des autres.

De plus j’adhère bien à l’engagement de ma nouvelle congrégation qui nous unit par la Parole de Dieu et l’Eucharistie et nous tient attentives aux appels du Père pour nous et pour le monde.

Une nouvelle culture du vivre ensemble en inter ongrégation a été possible dans des locaux de ma Maison Mère. Trois congrégations, y vivent une réelle vie communautaire aujourd’hui. Chaque jour, la vie religieuse est toujours possible, car elle s’adapte. Elle se crée, s’enrichit, s’entrecroise au service du Christ et de l’Église. Aujourd’hui, nous restons disponibles, engagées dans un « vivre ensemble » de proximité, dans des Associations ou des services paroissiaux, et le soir la prière des vêpres nous rassemble ; elle nous permet de prier plus particulièrement pour tous ceux que nous avons croisés.

Et vous personnellement, comment vivez-vous vos engagements aujourd’hui ?

Aujourd’hui, chaque matin, ma première prière est celle de Saint Ignace :

« Prends Seigneur et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et tout ce que je possède, c’est Toi qui me l’as donné. Tout cela, Seigneur, je Te le rends. Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté. Donne-moi seulement de t’aimer, donne-moi cette grâce, elle seule me suffit. »

Aujourd’hui,l’Eucharistie quotidienne est le centre de ma vie, offrande et nourriture, c’est la grâce la plus riche que je reçois chaque jour. Je suis aussi disponible dans l’équipe de la Communication de la Conférence des évêques de France, pour les services que je peux encore faire : répondre à du courrier, traduire quelques textes.

Aujourd’hui, dans mes relations avec les autres et la prière, je continue de vivre l’attitude fondamentale d’adoration, héritage des charismes de ma fondatrice et du Père Médaille.

 

Précisions historiques

Après avoir traversé la période révolutionnaire de la fin du 18° siècle, Antoinette Aubry Desfontaines a fondé en 1821, la Congrégation des Sœurs de Sainte Clotilde. Religieuse adoratrice de Sainte Aure, emprisonnée avec ses sœurs à la prison de Port Royal, échappée de la tourmente par la chute de Robespierre, y compris celle de mourir sur l’échafaud, elle répond à un nouvel appel de Dieu. « Vous avez adoré le christ dans le silence du cloître… adorez-le dans le Tumulte du monde. »

Le charisme de la nouvelle congrégation soutient un projet au service de l’éducation : elle ouvre avec d’autres sœurs un pensionnat pour vivre une forme particulière d’engagement religieux sans clôture. Les sœurs ont vécu ce « vivre avec » poussé à l’extrême, originalité inhabituelle à l’époque, qui consistait en un partage radical de vie : pas de costume religieux, pas de cellule, tout en commun. Spiritualité d’Incarnation, Jésus s’est fait homme : prière avec les élèves, partage fraternel de la vie quotidienne, souci d’éducation pour restaurer la foi dans les familles perturbées par la Révolution, offrande de nos vies.

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