Des séminaristes « élevés en plein air »

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Grâce aux Groupes de Formation Universitaires (GFU), de jeunes hommes commencent une formation au ministère de prêtre, tout en poursuivant leurs études « profanes ». Interview de Mgr Turck, supérieur des GFU, sur cette originalité française qui vit depuis 40 ans.

Agés de 19 à 27 ans, ils sont 18 séminaristes cette année. « Un chiffre constant », commente Jacques Turck, curé doyen de Saint-Etienne – Saint-Bruno- Sainte Lucie, à Issy-les-Moulineaux, et supérieur des Groupes de Formation Universitaires (GFU). Il a été nommé, il y a 8 ans, par la Commission épiscopale pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale (CEMOLEME). Mgr Norbert Turini, évêque de Cahors, Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux ou encore Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille sont des anciens GFU.

Depuis 1967, les étudiants qui s’interrogent sur la vocation sacerdotale n’ont plus à choisir entre leurs études et le séminaire, grâce à l’accueil qui leur est proposé dans un séminaire où ils vivent en alternance une formation : études profanes – études pour devenir prêtre. Ils sont bien séminaristes ! Ceci oblige à une grande souplesse pour correspondre au parcours de chacun… avec cependant ses ruptures et ses exigences. Séminaristes, ils sont intégrés et comptés au nombre des séminaristes de leur diocèse.

Etudiants en médecine, psycho ou autres facultés et écoles d’ingénieurs, les jeunes hommes inscrits à ce séminaire de 1er cycle sont des étudiants qui bûchent la semaine et le week-end. Un double parcours donc. « Nous avons des garçons mûrs, qui prennent leur vie en main, qui sont volontaires », se réjouit le supérieur, impressionné par leur niveau académique.

Comme dans un séminaire classique, ils bénéficient tous d’un accompagnement spirituel, doivent valider les cours. Leur formation « à géométrie variable » leur permet d’achever un premier cycle de séminaire au sein des GFU, en prenant plus de temps que le parcours habituel. Et selon le nombre d’années qu’ils font en GFU, leurs études sont parfois complétées par des cours de philosophie dans un institut catholique.
 

Un séminaire « hors les murs »

« Ils sont élevés en plein air » plaisante le P. Turck, car ce séminaire « dématérialisé » n’a pas de locaux. Le week-end communautaire mensuel a lieu au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Pour les trois semaines de formation d’été, les GFU sont accueillis à Lyon, à St-Irénée.

Ils viennent de toute la France et forment « une véritable communauté ». «Téléphone et e-mails favorisent les liens ». Une récollection de deux jours en juin et cinq jours de retraite à Noël contribuent à l’enracinement spirituel de leur vocation. « Aux GFU, on prie autant qu’ailleurs. Les journées sont rythmées par l’Office des heures et l’oraison » tient-il à préciser.

Le turn over est important. « Tous les ans des diocèses nouveaux envoient des jeunes et d’autres s’éteignent puisque le ou les garçons entrent dans un séminaire « classique » ».

Les GFU se joindront en début juillet à Rome au Pèlerinage international des séminaristes, pour l’Année de la foi. Ce sera l’occasion de mieux se faire connaître aux responsables des Séminaires à la Congrégation pour le Clergé (Saint-Siège).
 

10 jours pour se décider

Entre 5 et 10 nouveaux jeunes sont envoyés chaque année par leur évêque respectif pour rejoindre les GFU. Ils arrivent au mois d’août à Lyon pour une session de discernement au cours de laquelle ils choisissent ou non d’être candidats pour ce parcours. A l’issue de ce temps, chacun a écrit une lettre de motivation. Cet été, elle aura lieu du 4 au 13 août 2013. L’inscription est possible jusqu’à la dernière minute, à condition d’être envoyé par un évêque ou le service des vocations de son diocèse.

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