P. Jean-Jacques Olier (1608-1657)

Donner au clergé une formation humaine et spirituelle

Habité par un grand souci missionnaire et pastoral, ce disciple de Monsieur Vincent est à l’origine de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice dédiée à la formation du clergé.

Le père Olier

Il y a tout juste 450 ans, le 2 avril 1657, mourait Jean-Jacques Olier, dans la ville de Paris où il était né. Il avait été curé de la paroisse Saint-Sulpice pendant à peine dix ans. Pourtant, si cette paroisse de Paris est désormais connue dans le monde entier, c’est bien à ce prêtre hors du commun qu’elle le doit, lui qui y avait transféré, peu après son arrivée, le séminaire qu’il avait fondé, quelques mois plus tôt, dans ce qui était alors le village de Vaugirard.
Pour bien comprendre Olier, il faut le resituer dans la France religieuse du milieu du XVIIe siècle. On y voit converger divers efforts pour fonder en application d’un concile de Trente clos depuis plusieurs dizaines d’années des lieux où puisse être donnée au clergé la formation humaine et spirituelle qui lui faisait si cruellement défaut. On peut relever d’autre part qu’Olier évolue personnellement dans un environnement étonnant de sainteté : béni par François de Sales dans sa jeunesse, il est réconforté par Vincent de Paul sur son lit de mort. On doit enfin noter que c’est l’époque où se développe ce grand mouvement de spiritualité que l’on nommera l’ « École française » ; Olier y prend toute sa part, notamment lorsqu’il publie, vers la fin de sa vie, les conseils qu’il a si souvent appliqués dans sa féconde activité de direction spirituelle envers les prêtres et les laïcs, mettant ainsi sa riche expérience spirituelle à la disposition de tous.
Si la vie de Jean-Jacques Olier a certes comporté des temps d’épreuve (périodes d’obscurité spirituelle ou d’épuisement par la maladie), elle nous frappe surtout par sa fécondité. Á sa mort, le séminaire de Paris est fondé, installé dans un vaste édifice à côté de l’église Saint-Sulpice ; de nombreux prêtres y ont déjà été formés et plusieurs ont pu être envoyés aux évêques qui, à leur tour, souhaitent fonder un séminaire dans leur diocèse (à commencer par celui de Nantes !). Olier connaît aussi la consolation, peu de temps avant son décès, de nommer les quatre premiers prêtres destinés à la mission dans le Nouveau Monde, et plus précisément au Canada.
On me permettra de préciser ici que je me réjouis, appartenant à la Compagnie de prêtres que Monsieur Olier a fondée, de rejoindre, à l’issue de mon épiscopat alsacien, le séminaire Saint-Sulpice d’Issy-lès-Moulineaux où, indissociablement mystique et apostolique, la belle intuition de cet homme de Dieu continue de porter ses fruits.

Mgr Joseph Doré
Archevêque émérite de Strasbourg
Membre de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice

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