L’Epiphanie, manifestation d’un Enfant confié à notre amour

Méditation de Mgr Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO, sur l’Epiphanie.
 

Epiphanie de paix

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L’Epiphanie célèbre trois manifestations divines : la manifestation aux Rois Mages, celle sur les rivages du Jourdain par le Baptême de Jésus et celle des noces de Cana.

Aujourd’hui la manifestation du Sauveur aux « païens », en la personne des Rois Mages est la plus soulignée. Ces personnes sages représentent notre vocation à la lumière du Ciel qu’ils fixaient jusqu’à faire pleurer les yeux du cœur. D’une foi généreuse, ils disent : « Nous avons vu Son Etoile et nous sommes venus… ». En laissant leur palais royaux et leurs certitudes, ces hommes sages ont suivi la « certitude » de l’étoile du Christ. Ils sont arrivés chez l’Enfant qui portait l’éternel Amour dans le monde pour toujours. Ils ne sont pas seulement arrivés chez le Christ, mais dans le Christ.

Lorsque les Rois Mages, ces pèlerins du Ciel arrivèrent à la Grotte, ils virent un nouveau-né dans une crèche et prirent conscience que leur recherche était achevée. Leur mission commençait. Mais qu’ont-ils vu pour en être bouleversés d’étonnement ? Ils virent un enfant dans les bras de Sa mère qui a mis Dieu à notre portée grâce à son « oui » : « le voile » de l’humanité empêche à la luminosité infinie et éblouissante de nous rendre aveugles. Cette manifestation de Dieu est un mystère de miséricorde que personne ne pouvait humainement concevoir. Après l’avoir vu, adoré, et offert des dons, ces Rois quittèrent la Grotte. Ce ne fut pas un simple retour chez eux. La lumière qu’ils avaient contemplée était dans leur cœur : ils l’apportèrent dans le monde.

Aujourd’hui, la lumière de Bethléem continue de resplendir à travers les chrétiens dans le monde entier. St Augustin rappelle à ceux qui l’ont accueillie: « Nous aussi, en reconnaissant le Christ comme notre roi et comme prêtre mort pour nous, nous l’avons honoré comme si nous Lui avions offert de l’or, de l’encens et de la myrrhe ; il ne nous manque que d’en témoigner, en prenant une route différente de celle que nous avons empruntée pour venir » (Sermo, 202. In Epiphania Domini, 3, 4).

Cette route est un chemin de justice et de paix, car il manifeste la lumière d’un Dieu qui nous montre son visage et qui apparaît dans la crèche de Bethléem. Lui Seul peut rendre le cœur humain ouvert à la paix et facteur de paix.

Bien sûr, ceci vaut d’une façon particulière pour les vierges consacrées. L’Epiphanie, célébration de la manifestation du Seigneur, rappelle à chacune d’elles comment vivre leur vocation en réalisant l’engagement qu’elles ont assumé par la force de leur consécration.

Cette consécration ne les met pas immédiatement au service de quelques activités particulières, mais elle exige de leur part, un témoignage de vie parfaite. Elle exige d’elles un témoignage qui, selon les mêmes paroles de la formule de leur consécration, les rend révélatrices de Dieu le Père, qui « les appelle à rester à Sa présence come des anges devant Son visage » (Rituel de la Consécration des Vierges, n. 64), comme les Rois Mages devant Jésus que la Vierge Marie confie à leur amour. Que Dieu, voilé aux yeux des hommes, se dévoile, se manifeste par la sainteté de vie de Ses servantes consacrées.

Mgr Francesco Follo
Observateur Permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO
Paris, le 28 décembre 2012
 

Les visiteurs de la crèche dans la liturgie byzantine

Ils virent Marie qui est « l’hirondelle spirituelle qui apporte le printemps de la charité qui doit dissiper l’hiver athée. Elle est le nuage lumineux qui apporte la pluie spirituelle qui rafraichit la terre brûlée. Ses entrailles sont comme un paradis spirituel dans lesquelles le Plan Divin grandit ».

Ils virent Jésus qui « s’est rendu visible pour nous en naissant de la Vierge fille de Dieu. Porté sur les ailes des chérubins il vient habiter parmi nous d’une façon qui dépasse toute imagination, le Seigneur vivifiant vient selon la chair pour sauver le genre humain. Le Soleil qui resplendit jour et nuit vient d’une tendre Vierge pour illuminer tout ce qui se trouve sous le soleil ».

Ils virent Joseph, gardien paternel de « Celui qui, emmailloté comme un enfant, tient dans ses mains l’univers » ; « Il est déposé dans une crèche mais elle est comme le trône incandescent du Verbe qui apparaît sous la forme d’un enfant ».

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