Homélie du dimanche 24 avril

Dimanche 24 avril 2016
Cinquième dimanche de Pâques

Références bibliques :

Actes des Apôtres 14/21 à 17 :
Psaume 144 :
Apocalypse : 21/1 à 5
Evangile de saint Jean : 14 :/27 à 31

La deuxième lecture nous invite à en transposer la signification de Jérusalem dans notre propre vie ecclésiale et personnelle.

LA CAPITALE DE DAVID

La ville est antérieure à l’entrée dans la Terre Promise et elle n’a été conquise par les Israélites que deux siècles après leur installation. L’auteur en est le tout jeune roi David. Pour ne favoriser aucune de douze tribus à l’heure où il recueille l’unanimité des suffrages de la part des tribus, tant du Nord que du Sud, et montrer qu’après Dieu, il ne doit son pouvoir qu’à lui-même, David établit sa capitale dans la ville qui devient la sienne en même temps qu’elle est signe de l’unité du Peuple.

Peu après sa conquête, l’Arche d’Alliance y résidera. et dès lors Jérusalem s’identifie au destin du Peuple d’Israël.
Contenant les Tables de la Loi donnée par Dieu au mont Sinaï, l’Arche est le “quasi sacrement” de la présence de Dieu à son Peuple. Et les fidèles montent à Jérusalem pour les grandes fêtes, comme le firent comme la famille de Jésus, et Jésus lui-même.

Mais on ne peut séparer la première alliance de la seconde alliance, celle réalisée Jésus, descendant de David et Fils de Dieu. Le voile qui fermait le Saint des Saints, le sanctuaire, s’est déchiré quand la mort de Jésus a ouvert notre humanité à sa divinité, quand la goutte d’eau de son coeur percé par la lance, soulignait que s’était réalisé comme le dit le texte de l’offertoire : » Comme cette eau devient le sacrement de l’Alliance. »

LA JÉRUSALEM NOUVELLE

C’est dans le Temple que résidait la présence divine au milieu de son Peuple, mais le « Trône de Dieu » demeurait dans les cieux. Le prophète Isaïe nous dit la révélation de ce qu’il est hors du Temple. Il emplit le sanctuaire.” (Isaïe 6)

Sainte est l’alliance, sainte est la Loi.

Selon le texte biblique, si le Peuple – et le roi le premier – méprise l’Alliance, la sainteté de Dieu se retire et la ville revient au sort commun des citées humaines, convoitée, assiégée, ruinée, reconstruite pour un temps.

C’est notre propre risque, à nous aussi, lorsque nous sommes infidèles à la grâce que Dieu nous donne sans jamais se lasser et qui est toujours en attente lorsque nous nous en séparons. Le don de Dieu est irréversible. malgré« Rien ne nous séparera de l’amour que Dieu nous porte. » (Romains 8. 39)

Les promesses demeurent par delà les ruines. Même si par manque de foi, Jérusalem a failli, Dieu ne renonce pas, car “voici que je pose dans Sion une pierre à toute épreuve, une pierre angulaire précieuse, établie pour servir de fondation.” (Isaïe 28. 16)

Cette pierre angulaire, c’est le Christ (Ephésiens 2. 20) et les disciples du Christ qui sont l’Eglise (Matthieu 16.18) Saint Paul en tire les conclusions : l’Eglise est désormais le Temple de Dieu et nous aussi qui sommes membres de l’Eglise. (1 Corinthiens 3. 10 à 17 et 1 Corinthiens 6. 19), telle qu’elle est aujourd’hui, malgré dans d’insuffisances et de défaillances de ses membres.

Selon une parole de saint Augustin, nous sommes inclus dans l’édifice divin : « Il fait de nous un seul homme avec Lui, tête et corps. » (Commentaire du psaume 97)

L’ESPERANCE, UNE VISION DE FOI

Par l’Église, Dieu a ainsi rebâti Jérusalem dans la sainteté du Christ-Jésus et le signe de l’Arche de l’Alliance ne sera même plus nécessaire. Par elle se vit, plus que le u temps de convergence et de rassemblement pour les deux royaumes, celui du sud et celui du nord, Israël et Juda. Elle est la permanence du rassemblement pour toutes les nations.

”Des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur, elles seront pour lui un peuple.” (Zacharie 2. 14 à 16) La Jérusalem nouvelle devient ainsi la mère universelle de tous les croyants. L’auteur du psaume 87 sait que les hommes appartiennent à des nations différentes, éventuellement hostiles : ils viennent de Philistie, de Tyr ou d’Ethiopie. “Mais de Sion l’on dira, tout homme y est né.”

C’est dans le mystère de l’Église que Dieu siège sur son trône divin, il connaît la “pierre d’angle”, c’est le Christ. Il sait que “Dieu est parmi les hommes, l’Emmanuel”.

Avec saint Paul, saint Jean, l’auteur de l’Apocalypse sait que l’Eglise, dans sa réalité fondamentale, est bien cela. Qu’il nous suffise de relire les lettres aux Eglises, au début de l’Apocalypse, pour nous en convaincre. La Cité Sainte n’est plus celle qui était bâtie sur le mont Sion, elle est celle qui est la demeure de Dieu, parée comme une fiancée pour son époux.

Nous avons besoin de cette vision dans la foi quand nous regardons l’Eglise dans laquelle nous vivons et quand nous en parlons. Elle est faible par les hommes qui la composent, elle est sainte dans le Christ dont elle est le Corps Mystique.

Comme nous le verrons et le lirons dimanche prochain :  » Dans la Cité, je n’ai pas vu de temple, car son Temple, c’est le Seigneur, le Dieu tout puissant et l’Agneau. La gloire de Dieu l’illumine et sa source de lumière, c’est l’Agneau. » (Apocalypse. 21/23)

***

“Voici que je fais toutes choses nouvelles” (Apocalypse 21. 5) L’antique Jérusalem a connu ruines sur ruines. Pour la nouvelle Jérusalem, la mort n’existera plus :”Dieu très bon reste auprès de ton peuple. Sans toi, notre vie tombe en ruine. Fais passer à une vie nouvelle ceux que tu as initiés aux sacrements de ton Royaume.” (prière après la communion)

année liturgique B