Au portugal, Benoît XVI rappelle que les souffrances de l’Eglise viennent du péché qui réside en son sein

Benoît XVI, comme à l’accoutumée, s’est entretenu durant le voyage vers le Portugal avec la presse accréditée. Le pape a abordé la nécessité pour l’Europe et la société actuelle d’un dialogue entre foi et culture, l’importance d’une éthique intérieure à l’économie dans le contexte de crise économique actuel. Enfin, évoquant les souffrances du pape et de l’Eglise, il a souligné qu’elles venaient non pas de l’extérieur mais de l’intérieur, du péché qui réside au sein de l’Eglise.
Faire se rencontrer foi et culture

Evoquant le phénomène de sécularisation d’un pays profondément catholique, il a rappelé que le Portugal avait « diffusé de par le monde la foi, un foi courageuse, intelligente et créative… L’opposition entre foi et sécularisation vient de loin au Portugal…mais malgré la lutte entre la foi et l’illuminisme, il y a toujours eu des personnes pour bâtir des ponts et dialoguer… J’estime qu’aujourd’hui, face à ce phénomène, la mission de l’Europe est de promouvoir le dialogue, d’intégrer foi et rationalisme moderne dans une seule vision anthropologique, qui accomplisse l’homme et mette en communication ses diverses cultures. Le sécularisme est normal tandis que l’anormale confrontation entre cette culture et la foi doit être dépassée. Le grand défi est de les faire se rencontrer pour qu’ils trouvent toute leur signification. C’est un enjeu pour l’Europe et une nécessité pour la société actuelle ».

La doctrine sociale de l’Eglise tend à élargir l’aspect éthique de la foi et au delà des individus

Au sujet de la crise économique, qui mettrait en danger l’Union Européenne, le Saint-Père a rappelé que l’éthique n’était pas extérieure mais intérieure au raisonnement et à la pratique économique…
« Pour sa part, les chrétiens et les catholiques ont trop longtemps négligé les questions concrètes pour ne penser qu’au salut individuel… La doctrine sociale de l’Eglise tend à élargir l’aspect éthique de la foi et, au delà des individus, à l’élargir à une responsabilité universelle, à un raisonnement éclairé par la morale. Les récents évènements…montrent que la dimension éthique doit être introduite dans l’action économico-financière. L’homme est un, et seule une sainte anthropologie qui implique toute l’humanité est en mesure de résoudre le problème, tandis que l’Eglise accomplira sa mission propre ».

Les souffrances de L’Eglise viennent du péché qui réside en son sein

La troisième question a porté sur les apparitions de Fatima et sur le « troisième secret » qui, outre l’attentat contre Jean-Paul II, annonce selon le pape les actuelles souffrances de l’Eglise comme les abus sur mineurs du clergé:
« On y lit également l’avenir de l’Eglise dont peu à peu les contours se dessinent. Au delà de l’épisode décrit par la vision, on entrevoit une nécessaire passion de l’Eglise qui se reflète naturellement dans la personne du pape. Mais pape signifiant Eglise ce sont les souffrances de celle ci qui sont annoncées… Un autre fait nouveau se dégage du message: les attaques contre l’Eglise et le pape ne viennent pas simplement de l’extérieur. Ces souffrances viennent de l’intérieur de l’Eglise, du péché qui réside au sein de l’Eglise. Si on l’a toujours su, aujourd’hui c’est visible de manière terrifiante. La plus grande persécution ne vient pas d’ennemis extérieurs à l’Eglise mais naît de péchés internes. L’Eglise a donc le plus grand besoin de pénitence, d’accepter de se purifier, de pratiquer le pardon mais aussi d’apprendre que la justice est indispensable. Le pardon ne saurait remplacer la justice ».

Source : VIS