« Des évêques se rencontrent sur le chemin » par Mgr Ginoux

Ginoux Bernard - Montauban

Les 19 et 20 juillet 2010 se tenait la deuxième réunion des évêques français et espagnols qui ont leur mission pastorale dans un diocèse où passe l’un des chemins de Saint-Jacques. Tous étaient les invités de l’archevêque de Compostelle, Mgr Julian Barrio Barrio. Témoignage de Mgr Ginoux, évêque de Montauban.
Peu de jours après, le 25 juillet 2010, verrait les grandes foules rassemblées pour cette année jubilaire, année où la fête de l’apôtre tombe un dimanche. Avec les évêques étaient aussi présentes quelques personnes très engagées dans la pastorale du Chemin de Saint-Jacques, en particulier M. José Maria Ballester qui œuvre en étroite collaboration avec Mgr Henri Brincard, l’évêque du Puy-en-Velay, responsable de cette pastorale et avec Mgr Barrio.

Si, en effet, près de trente-cinq personnes dont vingt-deux évêques se rencontraient, c’était pour avancer vers une pastorale commune pour les Chemins de Saint-Jacques.
Nous voyons aujourd’hui un accroissement considérable du nombre de « pélerins » ou de « marcheurs » sur ce chemin. Bien entendu, il faut s’en réjouir , d’autant plus que ces pratiquants du chemin viennent non seulement de l’Europe mais du Canada, des Etats-Unis, d’Australie et, de plus en plus, du Japon ou d’Asie. Par ailleurs, ces 200.000 personnes qui, ces années récentes, s’engagent sur cette voie de pèlerinage attirent aussi des convoitises commerciales de tout genre. La question pastorale (accueil, présence, ouverture des églises, accompagnement avant et pendant la marche, livret du pèlerin, lien avec les diocèses…) est donc vaste pour l’Eglise.
 

Une préoccupation des évêques

Savoir beaucoup de monde en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle est pour un évêque une joie et un souci pastoral. Ce chemin -que je n’ai parcouru que sur une centaine de kilomètres en France et autant en Espagne pour la fin- est pour moi un témoin de l’héritage chrétien de l’Europe. Il est un espace ouvert à tous pour que chacun vive un temps de relation avec la nature, avec les autres, avec Dieu . Ce chemin est un pèlerinage et je souhaite que chaque pèlerin découvre la présence de Dieu non seulement durant cette marche mais tout au long de sa vie.

Dans le diocèse de Montauban passe le Chemin du Puy (via podiensis) qui vient de Conques. Deux lieux peuvent accueillir : Lauzerte (l’un des plus beaux villages de France) et Moissac (l’un des plus beaux cloîtres du monde). A Moissac, en plus d’un accueil important avec des hospitaliers bénévoles, la Communauté Marie Mère de l’Eglise a en charge un accueil plus spirituel et anime la prière des pélerins à l’Abbatiale. Je souhaite que ce type d’ accueil se développe et que tous les évêques concernés puissent appeler des laïcs, des consacré(es), des prêtres parfois, à former des communautés d’accueillants, sur le type des confréries.

Ce sont des réflexions que nous avons partagées entre évêques à travers des échanges très fraternels et le recours dans certains cas à la traductrice qui suivait cette rencontre. Bien sûr, nous nous sommes aussi retrouvés pour prier ensemble et, particulièrement, concélébrer l’eucharistie de la neuvaine le 20 au soir autour du Cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, aussi à l’aise dans son homélie en espagnol que les énergiques lanceurs du « botafumeiro » pour guider la valse tourbillonnante de ce fabuleux encensoir devant les pélerins et nous tous ébahis.

Notre rencontre, qui appelle la suivante au Puy l’an prochain, demande une recherche d’initiatives à faire naître ou à poursuivre en commun comme le service spécifique de l’Eglise pour tous ceux qui prennent le chemin. A ceux-là nous pouvons dire : « Ouvrez l’œil sur toutes les beautés de la nature et de la culture, de notre patrimoine chrétien qui chante la gloire de Dieu, de ce chemin qui finit sous les étoiles. »

Mgr Bernard Ginoux
Evêque de Montauban
30 juillet 2010

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