Rencontre entre Benoît XVI et les représentants des organisations pour le dialogue interreligieux

Lundi 11 mai en fin d’après-midi, Benoît XVI a rencontré les représentants des organisations pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de Jérusalem, érigé en Institut pontifical par Jean-Paul II en 1978. Quelque 500 personnes ont assisté à la rencontre dans l’auditorium.
Dans son discours, Benoît XVI a invité à s’interroger sur la contribution apportée par la religion aux cultures du monde devant les effets d’une mondialisation rapide. Il a souligné que les croyants se devaient de proposer la vérité afin d’élargir la conception de la raison et son champ d’application, condition d’un dialogue authentique entre cultures et religions.
Le pape a partagé sa conviction sur les différences entre les religions : loin d »être une cause de division, elles fournissent une merveilleuse opportunité de vivre ensemble dans un profond respect, dans l’estime et la considération, et d’encouragement sur les chemins de Dieu…

Cette rencontre a été perturbée par l’intervention d’un leader musulman palestinien, le cheik Taysir Tamini, qui a brusquement pris la parole pour tenir des propos virulents à l’égard d’Israël. Le chef de la Cour suprême islamique dans les territoires palestiniens s’est exprimé pendant plusieurs minutes, en dépit d’une tentative d’intervention du patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal.
Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a condamné cette intervention intempestive du cheik Taysir Tamini. « L’intervention de Taysir Tamini n’était pas prévue par les organisateurs« , a-t-il ainsi expliqué à la presse, jugeant également que, « dans une rencontre consacrée au dialogue« , cette intervention avait représenté « un exemple de négation du dialogue« .

A la fin de la rencontre, le Saint-Père a béni la première pierre du nouvel Institut Notre-Dame de Magdala qui accueillera les pèlerins en visite en Terre Sainte et qui sera un centre spirituel avec la future basilique Sainte-Marie-Madeleine.

Extraits du discours de Benoît XVI

« A notre époque, a dit le Saint-Père au début de son discours, on est parvenu à créer en bien des cas une certaine impression de proximité et d’unité au sein de l’ensemble de la famille humaine », en ajoutant toutefois que « la série illimitée de portails qui sont mis à la disposition des gens pour leur donner accès facilement à toutes sortes de sources d’information peut facilement devenir un instrument de fragmentation sociale croissante ».

Benoît XVI a alors invité à s’interroger sur la contribution apportée par la religion aux cultures du monde devant les effets d’une mondialisation rapide : « Il nous revient, en tant que croyants, de relever le défi de présenter clairement ce que nous partageons ensemble… Des vies faites de fidélité religieuse font écho à la présence envahissante de Dieu et forment de cette manière une culture qui n’est pas définie par des limites de temps ou d’espace mais qui se modèle fondamentalement sur des principes et des actions qui résultent de la foi« .

Quelqu’un qui croit est quelqu’un qui cherche la vérité et en vit

Après avoir souligné que « la croyance religieuse présuppose la vérité » et que « quelqu’un qui croit est quelqu’un qui cherche la vérité et en vit« , le pape a ajouté qu’ensemble, « nous pouvons proclamer que Dieu existe et qu’on peut le connaître, que la terre est sa création, que nous sommes ses créatures, et qu’il appelle tout homme et toute femme à vivre de manière à respecter son dessein sur le monde… Si nous croyons que nous avons un critère de jugement et de discernement qui est d’origine divine et qui est valable pour toute l’humanité, alors nous ne devons pas nous lasser de faire en sorte que cette connaissance puisse avoir une influence sur la vie civile. La vérité devrait être proposée à tous; elle est au service de tous les membres de la société… Loin d’être une menace pour la tolérance vis-à-vis des différences culturelles ou du pluralisme culturel, la vérité rend possible un consensus et permet au débat public de rester rationnel, honnête et solide, elle ouvre enfin le chemin de la paix. Encourager la volonté d’obéir à la vérité, permet en fait d’élargir notre conception de la raison et son champ d’application et rend possible le dialogue authentique entre cultures et religions qu’il est si urgent de développer aujourd’hui« .

La présence permanente de Dieu peut enhardir la raison et stimuler le génie créatif

« En cet âge d’accès immédiat à l’information et marqué par des tendances sociales qui engendrent une forme de monoculture« , a ajouté le Saint-Père, « une réflexion approfondie sur la présence permanente de Dieu pourra enhardir la raison, stimuler le génie créatif, faciliter une évaluation critique des pratiques culturelles et renforcer la valeur universelle de la croyance religieuse ».
« Certains, a-t-il ajouté, « voudraient nous faire croire que nos différences sont nécessairement une cause de division et donc, ne doivent être au plus que tolérées… ou même que nous devrions être réduits au silence. Mais, nous savons que nos différences ne doivent jamais être dénaturées au point d’être considérées comme une cause inévitable de friction ou de tension soit entre nous, soit avec la société dans son ensemble. Au contraire, elles fournissent une merveilleuse opportunité pour les personnes des différentes religions de vivre ensemble dans un profond respect, dans l’estime et la considération, s’encourageant les unes les autres sur les chemins de Dieu… Avec l’aide du Tout-Puissant et éclairés par sa vérité, puissiez-vous continuer d’avancer avec courage, en respectant tout ce qui nous rend différents et en promouvant tout ce qui nous unit comme créatures bénies par le désir d’apporter l’espérance à nos communautés et au monde!« , a conclu le pape.

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Source : Vatican Information Service
 

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