Jeûner pour le climat à la COP21

Ce mardi 1er décembre 2015, des participants de la COP21 ont jeûné, au Bourget, et expliqué pourquoi. Avec eux, beaucoup de jeûneurs, dans le monde, ont ainsi montré qu’ils étaient prêts à changer dans leur mode de vie.

Jeûner pour le climat, de plus en plus de personnes le font, le premier jour de chaque mois, afin de faire avancer la justice climatique. Nous arrivions donc au Bourget, le ventre creux mais le cœur plein d’espérance. C’était l’ouverture de l’exposition « Espaces génération climat ». Installée juste à côté des lieux réservés aux négociations de la COP21, elle est accessible au public. N’hésitez pas à y venir, pour rencontrer le monde entier ; et pour découvrir pleins d’idées favorables à la vie sur notre planète.

Mais le bonheur de cette journée, ce fut la richesse des rencontres. Oubliée la faim ! Martha, venue d’un village du Chili où la terre et l’eau sont contaminées par les résidus d’une mine de cuivre. Rick, indien du Canada, défenseur des droits des communautés indigènes. Rudolf, observateur accrédité pour la COP21 et qui a fait un bout de chemin avec les pèlerins venus d’Allemagne. Car ici, participants à la Conférence climat et visiteurs extérieurs se mélangent et se rencontrent.COP21c

Nous venions aussi pour une conférence-débat : « Travail au sein de la société civile : faim, croyance et climat ». En fait, il s’agissait d’expliquer ce « jeûne pour le climat », porté mondialement par le mouvement « fastfortheclimate ».

Yeb Saño nous a raconté l’origine de ces jeûnes. Il était négociateur pour les Philippines, à la COP19 qui se tenait à Varsovie. C’est à ce moment-là que le typhon Haiyan, le plus terrible jamais vu là-bas, a ravagé les iles des Philippines. En solidarité avec ses compatriotes meurtris, il a entamé un jeûne pendant la négociation et d’autres négociateurs l’ont imité. C’est le cas de Barry Coates, convaincu que le défi de la COP21, c’est une négociation pour la justice climatique.

Yeb-Sano

 Jeûner est un acte de solidarité avec ceux qui souffrent de la faim, insiste Yeb Saño. Et maintenant, « la solidarité n’est plus une option : c’est notre seule chance de surmonter la crise climatique, qui est une crise éthique et morale ». Le mouvement a rapidement fait tache d’huile, particulièrement dans les courants religieux. Comme le disait Pranita Biswasi, venue d’Inde du sud, il y a, entre religions, des règles qui font qu’on ne peut pas manger ensemble, mais on peut « ne pas manger », ensemble !

 Comme Archimède, dans sa baignoire, a compris la poussée qui porte son nom, c’est sous sa douche que Fazlun Khalid a été sensibilisé. L’eau représente environ 60% de chacun de nos corps. Et, sur terre, l’eau a un cycle qui parcourt de grandes distances, de l’océan aux neiges des montagnes. Alors, l’eau de ma douche, elle a été celle du corps de certaines personnes, autrefois, ailleurs. Ansi, « nous sommes tous reliés ».

Jeûner, c’est montrer que nous sommes capables de sacrifier quelque chose de nécessaire dans notre vie. Jeûner a ainsi un caractère subversif, dans cette enceinte de négociation où beaucoup mangent pour être forts dans les bras de fer négociés. Mais, justement ajoute Yeb Saño, « ne croyons pas que notre futur dépend d’une simple conférence : le futur dépend de nous, de notre engagement pour la paix et l’amour ».

C’est un peu le sens des « espaces génération climat ». Montrer au public que chacun peut faire quelque chose, et pas seulement les négociateurs de la COP21.

  • Accès facile par le RER B ou la ligne de métro N° 7, puis navettes gratuites.COP21e
  • Sécurité maximum.
  • Ouverture de 10h30 à 19h, jusqu’au 11 décembre, sauf le dimanche.

Et si vous pédalez pour fournir l’électricité, le jus de fruit bio est gratuit !

JHB

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