Mgr Camiade : « J’ai découvert la dimension collégiale du ministère épiscopal »

Laurent_Camiade_Nommé évêque de Cahors le 15 juillet 2015, Mgr Laurent Camiade a reçu l’ordination épiscopale le 4 octobre dernier. Il partage ses impressions et ses découvertes.

Pas trop perdu pour votre première Assemblée plénière ?

Je connais surtout déjà les évêques des provinces de Bordeaux, avec lesquels nous travaillons un peu plus étroitement. Maintenant je connais bien ceux de la province de Toulouse. Il y a quelques grandes figures qu’on voit dans les médias, donc c’est facile de les repérer. Et puis j’ai participé à la session des nouveaux évêques, à Rome, en septembre. Nous étions 7 Français. Le groupe se retrouve ici. Grâce au Guide de l’Eglise avec les photos des évêques, je découvrirai petit à petit.

Que retenez-vous de la formation à Rome ?

Dans ce que le Pape François a dit, plusieurs choses me touchent, dont le lien avec lui, cette prise de contact directe, les conseils et les exhortations qu’il nous a adressés. Il a commencé en disant : « Je vous connaissais par vos dossiers. Maintenant, je suis heureux de voir vos visages ». Je retiens l’idée d’un lien international avec d’autres évêques. Même si les nouveaux évêques de l’année ne sont qu’un échantillon, ils sont représentatifs de la dimension universelle de l’Eglise. J’ai découvert aussi la dimension collégiale du ministère épiscopal. On la retrouve à Lourdes, avec l’Assemblée plénière, mais locale, française. On n’est pas évêque seul. Evidemment, l’évêque est seul dans son diocèse mais chacun est relié au Christ en collège. La prière vécue chaque jour avec les évêques ici – à Rome, c’était pareil– est quelque chose d’important. Pour finalement rencontrer le Christ, on a besoin des uns et des autres.

A quels sujets traités êtes-vous attentif ?

Cela ne fait qu’un mois que je suis évêque ! Mon esprit est assez mobilisé par les préoccupations de mon diocèse… Alors j’ai tendance à rapporter à ce que je suis en train de découvrir du diocèse de Cahors. Mais tous les sujets font écho. Par exemple, nous avons parlé de la relation avec les religieux. Dans le diocèse de Cahors, certaines communautés apostoliques ont eu un grand dynamisme. Elles ont plus de mal à recruter aujourd’hui. Le carmel de Figeac redémarre, grâce à la venue de sœurs vietnamiennes. Il y a plusieurs ermites et des femmes qui s’interrogent sur la virginité consacrée. Ce dernier type de projet est une découverte pour moi. La question de la vocation concerne tout baptisé. Il faut se faire disciple du Christ et se rendre disponible à sa parole pour savoir à quoi on est appelé.

Qu’est-ce qui vous frappe dans le diocèse de Cahors ?

C’est essentiellement un diocèse rural, avec une population âgée. Certaines zones sont très pauvres : des petites villes autrefois prospères qui tendent à se paupériser. Il y a néanmoins quelques pôles économiques significatifs assez variés. Sur Figeac, c’est plutôt l’aéronautique et ses techniciens et ingénieurs ; sur Biars, ce sont les confitures, avec un grand nombre d’ouvriers et une population jeune. Sans compter le vin de Cahors, un des dynamismes locaux ! Son histoire est marquée par une certaine tradition chrétienne, qui reste ancrée, je crois, avec beaucoup de lieux de pèlerinage et des saints. C’est évident avec Notre-Dame de Rocamadour, le phare spirituel du diocèse. Il existe un bon groupe de jeunes prêtres, avec un vrai dynamisme apostolique. Le climat général du presbyterium est bon : je sens une estime mutuelle des prêtres, quelles que soient les sensibilités, les générations et les approches pastorales. A partir de tout cela, je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais il faut les définir ensemble. Ce qui est aussi assez particulier dans le diocèse, pendant toute l’année, mais particulièrement l’été, c’est le tourisme. On dit que c’est l’économie locale la plus importante. La pastorale du tourisme a déjà développé beaucoup d’initiatives.

Comment votre vocation sacerdotale est-elle née ?

C’est mystérieux. Peut-être que le Seigneur m’appellera à être prêtre… Cette perspective était présente dans mon cœur et mon esprit depuis l’enfance. Pendant mes études, la question de l’appel du Christ est devenue tellement prégnante qu’il fallait y donner une réponse. C’est plutôt un cheminement progressif, comme une constante qui n’apparaissait pas au début mais qui, dans la relecture spirituelle, est omniprésente dans mon histoire.

Du rôle de l’évêque

« L’évêque fait partie du collège des apôtres, développe Mgr Camiade. Il est un des successeur des apôtres. C’est à partir de là qu’il reçoit son ministère. Le Christ appelle les disciples pour être avec Lui, pour former un groupe, celui des Douze, et les envoyer, dans un deuxième temps. La dimension du collège de disciples précède l’envoi en mission de chacun ».

 

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