La mémoire toujours vivante de Charles de Foucauld à Viviers
Le 13 novembre 2015 s’est ouvert le Centenaire de la mort de Charles de Foucauld. Un événement qui a une résonance toute particulière pour le diocèse de Viviers. Son évêque, Mgr Jean-Louis Balsa, évoque les enjeux spirituels de l’Année diocésaine Charles de Foucauld. Par Chantal Joly.
La personnalité de Charles de Foucauld vous est-elle familière et en quoi vous touche-t-elle ?
Mes grands-parents, au Maroc, en parlaient souvent. Jeune prêtre, à Cannes, j’ai emmené deux fois des lycéens à Tamanrasset. Ce qui me frappe le plus dans cette figure formidable, est qu’il ait vécu dans une société non chrétienne. En cela, il reste non seulement actuel mais aussi un repère d’avenir pour des hommes qui vivent leur foi dans une société aux références chrétiennes mais où les chrétiens deviennent une minorité. Charles de Foucauld était un homme libre, habité par un amour très fort de l’Église et un lien très fort au Christ. Il cherchait Dieu et a vécu sa foi dans des zones inexplorées de l’Église; c’est finalement ce qui nous attend. De là naissent déjà et naîtront des prophètes.
Quelle empreinte a laissé Charles de Foucauld dans ce diocèse où il est entré à la Trappe Notre-Dame-des-Neiges en 1890 avant de quitter la France puis d’y revenir pour être ordonné prêtre à Viviers en 1901?
J’ai découvert que Charles de Foucauld est dans ce diocèse, ce qui n’est pas toujours connu à l’extérieur, une réelle mémoire vivante. Un certain nombre de prêtres font partie de la fraternité sacerdotale « Jésus Caritas ». Par ailleurs trois italiennes Sœurs Disciples de l’Évangile (un institut religieux appartenant à la famille spirituelle de Charles de Foucauld), assurent des missions d’accueil et d’animation spirituelle à la maison diocésaine Charles de Foucauld à Viviers. Ce sont elles qui, à côté de la grande chapelle, reçoivent les groupes de jeunes et d’adultes qui sont très nombreux à fréquenter le petit musée où sont conservées une partie de ses lettres, objets et souvenirs. Beaucoup de gens se passionnent pour ce lieu. Si cet espace d’exposition garde sa trace , ce n’est pas à proprement parler un musée tant son message y reste vivant.
En quoi un ermite qui a vécu au Sahara, est mort il y a cent ans, peut-il être une personnalité captivante pour des jeunes d’Ardèche ?
Il y a d’abord le fait que cet homme soit un aventurier. Sa vie toute entière est une aventure qui ressemble à celle que des jeunes ont envie de vivre. Charles de Foucauld a également connu des débuts cahotiques dans lesquels peuvent se retrouver beaucoup de jeunes en recherche. C’est lui qui a fait son choix, qui s’est converti. Il n’a pas été d’abord porté par une tradition mais il s’est mis à l’écoute de Dieu : « Si tu existes vraiment, fais-moi signe ». À cet égard, il est une belle synthèse d’un appel.
De plus, Charles de Foucauld ne fut pas un homme étriqué mais ouvert qui s’est intéressé à la géographie, à la linguistique, au peuple Touareg, à l’Islam, au Judaïsme.
Il est la preuve que chercher Dieu n’est en rien contradictoire avec le fait de s’intéresser au monde réel, bien au contraire.
Quant à la forme érémitique de son témoignage, elle reste très actuelle tant elle peut faire écho aux déserts habités de notre société. Il s’agit en effet d’y vivre une vie intérieure forte, parfois dans des flots de milliers de personnes anonymes. En tous cas, ici dans l’Ardèche, c’est un appel aux jeunes qui aiment ce département pour y vivre leur propre vocation.
Qu’attendez-vous de cette Année diocésaine Charles de Foucauld ? Un élan pour le redynamiser ?
Je dirais plutôt « pour lui faire passer un cap ». Ce diocèse a de gros atouts. C’est une terre un peu dure, besogneuse, où le christianisme est très ancré et qui voit naître dans son histoire de beaux modèles de saints, et tellement de saints cachés. Il n’est qu’à penser à Saint Jean-François Régis, Thérèse Couderc, Pierre Vigne, ou encore Marie Rivier. Cette Année commémorative fait aux communautés chrétiennes des propositions fortes et, du reste, de nombreuses paroisses s’y raccrochent. C’est l’occasion de rebondir, d’être inventifs, afin d’entrer avec le Bienheureux Charles de Foucauld dans une aventure spirituelle nouvelle.
Une année riche en événements à Viviers
Sessions. « De Foucauld, officier, géographe, linguiste » du 23 au 24 janvier 2016.
« Frère Charles, ermite du désert » du 5 au 8 mai 2016. Halte spirituelle animée par l’évêque de Laghouat (Algérie), Mgr Claude Rault.
« Charles, frère universel » du 15 au16 octobre 2016. Par le P. Christian Salenson.
Colloque international. Du 5 au 9 juillet 2016.
Retraite spirituelle. « Donner sa vie » du 28 novembre au 4 décembre 2016, animée par Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran (Algérie).
Messe à la Cathédrale. Pour la clôture de l’année, dimanche 4 décembre 2016 : présidée par Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des Évêques de France
vieconsacree2015.catholique.fr
"2015 Année de la Vie consacrée" avec jeunes-vocations.catholique.fr
L'année de la vie consacrée sur le site de la CORREF
L’année de la Vie consacrée sur le site de la Conférence Nationale des Instituts Séculiers de France