550 volontaires réunis à Jambville pour les 50 ans de la DCC

P. Pierre-Yves Pecqueux, c.j.m.Cinquante ans d’action pour le développement, voulue et soutenue par la Conférence des Évêques, la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) fête son Jubilé. Témoignage du Père Pierre-Yves Pecqueux, Secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France.

Ils sont plus de 550 anciens volontaires, responsables de la formation, chargés de mission, partenaires, à s’être retrouvés ce week-end de l’Ascension à Jambville (Yvelines), du 25 au 27 mai 2017, pour un temps de célébration, de fête, de partage et de projets avec son Assemblée générale le samedi 27 mai.

Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy, accompagnateur et vice-président de la DCC, lui-même ancien volontaire en Centrafrique en 1968, donne le ton : la DCC est une réponse d’espérance à l’appel de Paul VI dans Populorum progressio invitant à l’engagement résolu pour un développement intégral.

Lors de l’Assemblée plénière, le 28 mars dernier, il rappelait l’action de la Conférence des Evêques de France : « C’est en effet en novembre 1967 que la DCC a été créée par notre Conférence à la demande du gouvernement français qui souhaitait n’avoir à faire qu’à un seul interlocuteur ecclésial en la matière. On était alors dans la période qui avait suivi la vague de la décolonisation.Nombre de congrégations, de diocèses, de séminaires mettaient à profit les possibilités offertes par le gouvernement d’envoyer ce qu’on appelait alors des coopérants dans le cadre du service national. Un certain nombre d’entre nous ont rempli leurs obligations militaires de cette façon… C’est également en mars 1967 que le Bienheureux Paul VI publiait l’encyclique Populorum progressio, appelant les États et l’Église à développer la solidarité internationale pour permettre aux pays du Sud d’accéder à des conditions de vie dignes.

La conjonction de ces deux événements a suscité dans notre Église un dynamisme qui ne s’est jamais démenti. C’est ainsi que depuis sa fondation la DCC a envoyé près de 20 000 volontaires dans plus de 50 pays du monde, tissant des liens de solidarité et de fraternité avec de nombreuses communautés et associations ecclésiales du Nord et du Sud ». Il ajoutait : «La DCC est l’instance de notre Conférence pour l’envoi de volontaires de solidarité internationale. Sa mission est d’être aussi une plate-forme au service d’autres instances qui, aujourd’hui, envoie également des volontaires. En effet, depuis la fondation de la DCC, l’envoi de volontaires s’est diversifié dans notre Église. Durant de nombreuses années, la DCC a été le seul organisme ecclésial agréé par l’État pour l’envoi de volontaires. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Des congrégations, des communautés nouvelles ont souhaité pour diverses raisons prendre leur autonomie. Je citerai la Communauté de l’Emmanuel avec la Fidesco, les Jésuites avec Inigo, les Missions Étrangères de Paris, les Dominicains avec Dom&Go, Fondacio, le Chemin Neuf, les Frères des Écoles Chrétiennes, et d’autres…»

Dans son homélie de l’Ascension, Mgr Papin rappelait la contribution à la mission de l’Église comme l’a bien développé Paul VI dans Populorum progressio, mais également Jean-Paul II, Benoît XVI, notamment dans Caritas in veritate, et François dans Evangelii gaudium et Laudato si. Le volontariat de solidarité internationale est aussi un lieu d’évangélisation des volontaires eux-mêmes. « Ce dont je peux témoigner, disait-il, c’est que l’expérience du volontariat, le service de populations particulièrement déshéritées, la rencontre interculturelle et interreligieuse, la fréquentation au quotidien de prêtres, de religieuses et religieux, de communautés chrétiennes souvent vivantes font faire à chacun un chemin humain et spirituel indéniable. Je peux en témoigner pour avoir participé à une petite quinzaine d’entretiens d’évaluation au Tchad l’an dernier et aux Philippines le mois dernier. Dans l’entretien d’évaluation que mènent chaque année les chargés de mission pays, ce point du chemin spirituel que fait faire l’expérience du volontariat est clairement abordé. J’ajouterai que cette expérience est souvent déterminante pour des engagements humains, spirituels et ecclésiaux ultérieurs ».

Encouragés par les paroles du pape François, lors de l’audience privée qu’il a accordée à la DCC le 25 février « faire grandir une culture de la miséricorde, fondée sur la redécouverte de la rencontre des autres : une culture dans laquelle personne ne regarde l’autre avec indifférence ni ne détourne le regard quand il voit la souffrance des frères » (MM 20). Il ajoutait pour conclure « N’ayez pas peur de parcourir les routes de la fraternité et de construire des ponts entre les hommes et entre les peuples, dans un monde où s’élèvent encore tant de murs par peur des autres. A travers vos initiatives, vos projets et vos actions, vous rendez visible une Église pauvre avec et pour les pauvres, une Église en sortie qui se fait proche des personnes en situation de souffrance, de précarité, de marginalisation, d’exclusion. »

Ainsi il incitait la DCC à être « serviteurs d’une Église qui permet à chacun de reconnaitre l’étonnante proximité de Dieu, sa tendresse et son amour et d’accueillir la force qu’il nous donne en Jésus-Christ, sa Parole vivante, pour déployer nos talents en vue du bien de tous et de la sauvegarde de notre maison commune. ».

Au-delà de ce Jubilé « 50 ans et toujours Volontaires » se profile pour 2018 des Assises du volontariat chrétien international, où avec la DCC, les organismes de volontariat, les partenaires du Nord et du Sud se diront leur mission renouvelée pour aujourd’hui et pour demain : Une solidarité sans frontière pour le bien de tous, vécue au nom du Christ ! Beau projet à suivre !

RETOUR EN IMAGES SUR LE WEEK-END

ambiance veilléearrivée des participantsmesse petit groupephoto de groupele gâteau

Sur le même thème

  • En 2017, la DCC fête ses 50 ans

    Guillaume Nicolas, Délégué Général de la DCC Chaque année, la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) accompagne et envoie plus de 220 volontaires vivre une expérience de solidarité internationale. Elle développe des partenariats avec les pays du Sud et s’engage au nom de l’Église. Les festivités de son cinquantenaire seront lancées à Rome, du 24 […]

  • La DCC sur les routes de la fraternité universelle

    Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et Toul, accompagnateur de la DCC C’est à Rome, au cœur de l’Eglise universelle, du 24 au 26 février, qu’a été donné le coup d’envoi officiel des 50 ans de la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC). L’année s’achèvera à Paris le 5 décembre, Journée internationale du volontariat, avec […]

  • Volontariat dans l’Eglise : Mgr Garnier et Mgr Gobilliard témoignent

    Mgr Emmanuel Gobilliard Alors que la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) fête ses 50 ans en 2017, Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, et Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, relisent leur expérience de volontariat à l’étranger.  Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, était coopérant depuis 1965, à Alep, en Syrie. Le mois […]