Avec Espérance et Vie, consoler les affligés

Espérance et VieLe mouvement chrétien pour les premières années du veuvage et l’accompagnement des veuves et veuf fêtera ses 70 ans lors de son rassemblement national les 14-16 avril 2016 à Lourdes. Son aumônier national, le Père Jean-Pierre Borderon, témoigne de la façon dont Espérance et Vie s’attache à consoler les affligés. Par Chantal Joly.

La France comptabilise plus de 4 millions de personnes issues d’une union maritale frappées par le veuvage. « Celles qui se retrouvent dans le Mouvement « Espérance et Vie » ont souvent vécu un amour très fort et leur veuvage en est d’autant plus douloureux. Elles sont blessées à vie, même en cas de remariage. Ce n’est pas comme pour des malades qui ressortent guéris de l’hôpital ; il n’y aura jamais de consolation totale », témoigne le Père Jean-Pierre Borderon, religieux Fils de la Charité, aumônier national depuis trois ans du Mouvement.

C’est à Cuba, où il est resté de 1983 à 2003 qu’un Jour de Saint-Valentin, quelques veuves sont venues le trouver pour lui demander un accompagnement. Depuis, ce Vendéen qui avait côtoyé la mort en tant que jeune militaire en Algérie en récitant la prière de Charles de Foucauld (Mon Père je m’abandonne à toi….) chemine avec « Espérance et Vie » où il apprécie « de se retrouver avec des personnes avec qui il faut parler avec le cœur. ». Reprenant un compte-rendu du groupe de Nîmes dont il a été aumônier sur un secteur pastoral, il résume ce qu’apporte ce Mouvement : amitié, arrachement à la solitude, redécouverte d’un équilibre, révélation de nouvelles compétences (apprendre à conduire, à gérer les comptes…). Et, bien sûr, des réponses chrétiennes à un certain nombre de questions sur l’au-delà, l’injustice (Pourquoi si jeune ?), la culpabilité en cas de suicide (Ai-je été assez attentif ?), etc.

« Le premier stade de la consolation, explique-t-il ; c’est de laisser les personnes pleurer, qu’elles puissent dire leurs souffrances ou leur révolte contre Dieu en profondeur et se sentir écoutées et aimées. Souvent, y compris le jour de l’enterrement, des gens ont des mots qui blessent alors que toucher l’épaule, prendre la main est nettement préférable à des grands discours ».

Parler avec le coeur… Laisser les personnes pleurer… Compatir avec celui qui souffre

Mais qu’en est-il pour un aumônier dont on attend un message de réconfort et d’espérance ? « Je suis de plus en plus persuadé, ajoute-t-il, que ce sont ceux qui ont vécu ces situations qui peuvent les comprendre. Ce n’est pas à nous d’ouvrir la porte, d’entrer dans la vie des personnes en leur demandant si elles ou ils croient à la Résurrection. Malgré des doutes, ils et elles ont souvent une foi plus grande en la vie éternelle dans la mesure où l’amour ne meurt pas. Il faut accepter d’être dans le silence, d’attendre. Ne surtout pas donner l’impression d’offrir une réponse plaquée mais compatir avec celui qui souffre.

Influencé par un passage au Brésil, le Père Borderon dit « bien se retrouver dans la notion de la Miséricorde évoquée par le Pape latino-américain ». « À l’origine, commente-t-il, le terme hébreu signifie « matrice ». Dieu est à la fois père et mère, Père du Fils prodigue et mère qui réchauffe l’enfant sur sa poitrine. Nous, nous avons à essayer de vivre sa Miséricorde en portant nos propres péchés et ceux des autres ». Une scène d’Évangile lui vient spontanément à l’esprit pour « Espérance et Vie » : le Christ, saisi de pitié face à la veuve de Naïm dont le fils vient de mourir (Luc 7, 11-17).

Rassemblement Lourdes 2016

Environ un millier de personnes sont attendues à Lourdes pour ce rassemblement national dont le thème est « Veuves, veufs, Cherchons des chemins d’espérance et de vie ». Au programme : conférence, célébrations, ateliers de détente et échanges en présence de Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres, président du conseil pour les mouvements et associations de fidèles.

En cette Année de la Miséricorde, les participants passeront par la Porte de la Miséricorde et un certain nombre de prêtres seront à leur disposition pour donner le sacrement de la réconciliation.

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