Cardinal Parolin : « La lutte contre le terrorisme passe par l’intégration »

Présent à New-York, le cardinal secrétaire d’Etat du Vatican Mgr Pietro Parolin s’est exprimé devant le Conseil de Sécurité de l’ONU mercredi 25 septembre 2014, lors d’un débat ouvert sur les menaces à la paix internationale et la sécurité que représentent les actes terroristes.

pietro_parolinRappelant que les défis posés par l’extrémisme religieux font appel à un « engagement partagé de toutes les nations et gens de bonne volonté », le cardinal Parolin a déclaré que la coopération internationale doit aussi s’attaquer aux « causes profondes qui nourrissent le terrorisme international » : « les jeunes qui voyagent pour rejoindre les organisations terroristes viennent souvent de familles d’immigrés pauvres, a-t-il souligné, désenchantés par ce qu’ils vivent comme une situation d’exclusion et par un manque d’intégration et de valeurs dans certaines sociétés ». Le cardinal appelle les gouvernements à collaborer avec la société civile pour répondre aux problèmes des communautés les plus exposées à la radicalisation, et parvenir à une intégration sociale satisfaisante.

« Le Saint-Siège, qui est un Etat souverain mais aussi le représentant d’une communauté mondiale de foi, affirme que les gens de foi ont une grande responsabilité, celle de condamner ceux qui cherchent à séparer la foi de la raison et à instrumentaliser la foi comme justification à la violence » a lancé Mgr Parolin. Le secrétaire d’état du Saint-Siège a repris les propos du Pape François lors de son voyage en Albanie dimanche dernier : « Ne laissez personne penser qu’il est protégé par « l’armure » de Dieu quand il prépare et exécute des actes de violence et d’oppression ! Que personne n’utilise la religion comme un prétexte pour des actions contre la dignité humaine et contre les droits fondamentaux de chaque homme et femme, surtout le droit à la vie et à la liberté religieuse ! ».

La compréhension comme clé pour désamorcer les risques

Parallèlement, Mgr Parolin exhorte à la compréhension interculturelle et à la justice sociale, « indispensables » pour contenir le terrorisme, car « quand l’adhésion à une tradition religieuse spécifique débouche sur un service de générosité, avec conviction, et qui concerne le bien de la société toute entière sans faire de distinction, alors là aussi, il existe vraiment une liberté religieuse authentique et mûre ».

Le secrétaire d’Etat du Vatican a également évoqué les déclarations d’un autre Pape, Saint Jean-Paul II, lors des attentats du 11 septembre 2001. Le Pape polonais mettait alors en garde contre le risque d’utiliser la violence contre la violence au moment de se défendre contre la menace terroriste. Selon lui, la réponse au terrorisme doit respecter « les limites morales et légales dans le choix de la fin et des moyens. Le coupable doit être identifié correctement, dès lors que la responsabilité criminelle est toujours personnelle et ne peut pas être étendue à une nation, un groupe ethnique ou religieux auquel les terroristes peuvent appartenir ».

Source : Radio Vatican, le 25 septembre 2014