Retour sur le voyage du Pape en Corée du Sud

EL5A l’occasion des 6e Journées asiatiques de la jeunesse à Daejon (Corée du Sud), le Pape François a effectué son premier voyage en Asie orientale du 13 au 18 août 2014. Une rencontre que le souverain pontife a résumé en trois mots : « mémoire, espérance et témoignage ». Étienne Loraillère, directeur de la rédaction à KTO était présent sur place pour suivre ce voyage apostolique. Propos recueillis par E. Nghiap.

Quel moment vous a beaucoup marqué lors de ce voyage ?

Ce fût un très beau voyage, très réussi, qui a suscité l’attention des Coréens bien au-delà des 10% de catholiques. A vrai dire j’ai été marqué par trois moments. Le premier, à Solmae. Il y a eu une intensité de relation exceptionnelle entre le Pape François et les 2000 jeunes de l’Asian Youth Day venus de 23 pays d’Asie. A l’énergie, la sensibilité et les attentes spirituelles de la jeunesse asiatique, le pape, visiblement touché, a répondu avec spontanéité. Les jeunes l’ont accueilli et écouté comme un père. Ce charisme du pape à parler aux cœurs est un atout pour aller à la rencontre de la jeunesse du continent, et toucher l’âme asiatique.

Et puis bien sûr, en plein cœur de Séoul, l’acclamation de la béatification des 124 martyrs coréens par l’immense place Gwanghwamun -près d’1 million de personnes-. Ce fut l’occasion pour nombreux Coréens de redécouvrir la vie de ces fidèles laïcs à l’origine de l’évangélisation dans le pays.

Enfin, la messe pour la paix et la réconciliation en la cathédrale de Myeong-Dong dans une péninsule divisée. Cette visite a suscité un grand espoir de paix dans le pays. Le pape a invité les catholiques à faire preuve du témoignage radical du pardon. Ce qui paraît irréalisable du point de vue humain, Jésus le rend possible. « La croix du Christ révèle le pouvoir qu’a Dieu de résorber toute division, de guérir toute blessure et de rétablir les liens originels de l’amour fraternel. Ayez confiance en la puissance de la croix », c’est le dernier message qu’il a laissé en conclusion de sa visite.

Quelle parole du pape retenez-vous ?

« Les martyrs et la communauté chrétienne ont dû choisir entre suivre Jésus ou le monde… Ils étaient prêts à de grands sacrifices et à se laisser dépouiller de tout ce qui pouvait les éloigner du Christ » (extrait de l’homélie de la messe de béatification). C’est un bon résumé du combat, spirituel d’abord, qui se présente aujourd’hui aux catholiques de Corée appelés à témoigner de Dieu et apporter plus d’humanité, une attention aux personnes vulnérables et pauvres, dans un pays où règne le culte de la performance économique et de la réussite.

Pour vous, quel avenir pour l’Église de Corée et d’Asie ?

Le Pape François l’a dit aux évêques coréens, « il faut lutter contre la tentation de la prospérité et devenir une Église aisée pour les aisés », qu’elle perde « son levain prophétique ». Je vous renvoie à ce discours très direct du Saint-Père. Cette Église connaît une croissante extrêmement forte. En 60 ans, elle est passée de 200.000 à plus de 5 millions de fidèles. A cette Église très tonique, le Pape François a fixé en quelque sorte un cap pour qu’elle poursuive son œuvre missionnaire en Corée, mais aussi plus largement en Asie. Cette visite manifeste une première étape de l’engagement du Pape François envers l’Asie. Prochain voyage prévu : les Philippines et le Sri Lanka en janvier 2015.

sur le site du vatican

Pape Corée du Sud 2014

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