La JOC plaide pour la connaissance et le respect des droits

Sarah Leclerc Croci, présidente de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne depuis 2012.

Sarah Leclerc Croci, présidente de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne depuis 2012.

La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) a lancé, en septembre 2013, une grande enquête sur la connaissance des droits par les jeunes. Intitulée « DroitS devant ! », la démarche ne s’arrête pas là. Rencontre avec Sarah Leclerc-Croci, Présidente de la JOC. Par Florence de Maistre.

Comment l’idée de l’enquête « DroitS devant ! » est-elle née ?

Notre campagne précédente, « Avenirs en chantier sur l’orientation et la formation professionnelle », a fait ressortir le manque de connaissance des jeunes concernant leurs droits. Comme c’est un constat récurrent, nous avons choisi d’approfondir la question et de nous intéresser en particulier aux droits liés au travail. Nous ne sommes pas un mouvement d’experts : nous portons la parole des jeunes des milieux ouvriers. Nous avons donc lancé une enquête, en septembre dernier, auprès des 15 – 30 ans. Les jeunes de la JOC ont été invités à faire remplir les formulaires dans leurs établissements scolaires, lieux d’apprentissage ou encore foyers de jeunes travailleurs. Près de 6000 jeunes ont répondu.

Quels enseignements tirez-vous des résultats ?

Un jeune sur deux ne connaît pas le droit du travail. Or 83 % des jeunes qui ont répondu à l’enquête ont déjà un pied dans le monde du travail. Nous nous doutions de ce résultat, mais nous ne l’imaginions pas si important. Autre point inquiétant : la méconnaissance de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et celle des Droits de l’Enfant. Ces droits fondamentaux peuvent pourtant être une première prise de conscience vers les autres droits. Les résultats montrent aussi que 69 % des jeunes souhaitent être formés sur les droits liés au travail par l’Éducation Nationale. Cette demande n’est pas nouvelle. Nous allons nous en saisir. Parmi les points intéressants : trois jeunes sur cinq sont prêts à s’engager pour défendre leurs droits ou ceux de leurs copains. C’est bon signe, malgré la précarité ambiante. Et 32 % d’entre eux sont prêts à rejoindre les syndicats : c’est une bonne surprise ! C’est une reconnaissance d’un savoir-faire pour la défense des intérêts communs.

Quelles sont les suites données à l’enquête ?

Cet été, du 10 au 14 juillet 2014 à Jambville, un grand rassemblement proposera aux jeunes de vivre selon le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Chacun sera réparti dans un groupe (collégien, lycéen, étudiant, apprenti, en recherche d’emploi ou travailleur) et chaque groupe mènera une réflexion sur sa place dans la société et sur les droits qu’il aimerait avoir. Des propositions, comme pour les lois, seront présentées. À la rentrée, les jeunes pourront, localement, travailler à la mise en œuvre des propositions dans leurs lieux de vie. Ils pourront se rendre compte qu’on peut agir à chaque niveau. La fédération nationale est déjà en lien avec les syndicats. Nous sommes au début d’une convention de partenariat et nous avons plusieurs projets en commun. Nous allons également présenter auprès du ministère de l’Éducation nationale une proposition de cours d’enseignement du droit du travail à l’école.

Qu’est-ce que l’ensemble de votre démarche dit de votre identité chrétienne ?

Avec cette campagne, nous souhaitons contrer l’individualisme et le profit à tout prix qui règnent dans notre société. Nous réaffirmons nos droits pour qu’ils soient respectés et pour remettre l’humain au cœur de toutes relations. Notre slogan est plus que jamais d’actualité : « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde car il est fils de Dieu » ! Dieu nous a fait à son image : nous avons une valeur inestimable ! Certains jeunes baissent les bras, certains vivent aussi des situations destructrices. Nous souhaitons insuffler à nouveau les valeurs humaines et chrétiennes, permettre à chacun de retrouver sa dignité.

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