Interview de Mgr Descubes sur la réforme des retraites

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Le Conseil famille et société rassemble des évêques et des laïcs chargés d’observer la vie sociale. Réuni le 16 juin 2010, jour de la présentation par le gouvernement de son projet de réforme des retraites, il exprime quelques remarques par la voix de son président Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen.
 

Quel regard portez-vous sur la question des retraites ?

Cette réforme des retraites, au-delà de son organisation proprement légale, administrative, réglementaire, est un événement important. Il intéresse directement les citoyens, les hommes et les femmes de notre pays sur leur manière de vivre et de prévoir l’avenir.

Il semble juste de ne pas faire peser tout l’effort sur les générations futures. Il y va du respect qui leur est dû. L’absence de réforme serait insupportable étant donné l’augmentation de l’espérance de vie.

Il importe de prendre en compte la pénibilité du travail. Elle ne se limite pas à la fatigue physique. Il faut aussi réfléchir aux conditions de travail comme au stress au travail.

La retraite ne repose pas seulement sur la question de l’âge. Pour qu’elle soit une véritable étape de la vie, elle se prépare. Il y a probablement une réflexion à mener sur la place des séniors dans l’entreprise pour qu’ils puissent toujours être motivés par leur travail, pour que leurs dernières années ne soient pas « subies », mais préparent en même temps une nouvelle étape de la vie. On pourrait peut-être imaginer un régime de travail à temps partiel.
 

Quelles sont vos convictions ?

Parce qu’on vit plus vieux, l’allongement du temps de cotisation est normal. Il est heureux que du côté politique comme du côté syndical la question soit étudiée.

En France, nous avons toujours tendance à penser qu’une réforme est définitive et qu’il n’y a plus à y revenir. Comme en bien d’autres domaines de l’organisation sociale de notre pays, nous aurions intérêt à nous donner des rendez-vous réguliers, comme cela se fait dans des pays nordiques. Nous souhaiterions vraiment que tous les cinq ans, un dialogue social autour de ces questions soit suscité.

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