Pour une politique des migrations humaine et responsable

A l’invitation des évêques, M. Jacques Barrot, Vice-Président de la Commission européenne, chargé de Justice, Liberté et Sécurité, est venu pour une intervention sur la politique migratoire de l’Europe.

Jacques Barrot

Considérant que l’Eglise peut aider à un meilleur accueil et faciliter l’intégration, il a développé devant les évêques ses idées force. Il considère en effet qu’une politique migratoire responsable doit être développée de manière à organiser les migrations régulières. Si chaque pays a la responsabilité de sa politique dans ce domaine, il revient à l’Europe de donner un cadre. Lui-même, par exemple, prépare actuellement un statut pour les travailleurs saisonniers. Il souhaite, en outre, que les retours des personnes en situation illégale se fassent dans les meilleures conditions éthiques possibles.

Jacques Barrot a également présenté une approche plus globale des migrations, c’est-à-dire une politique qui passe par une plus grande solidarité avec les pays d’origine, en intensifiant les deux développements. Pour cela, il faut repérer les profils migratoires et identifier les régions qui, dans les pays d’origine, sont terres d’émigration. Ce sont ces régions qui pourront ensuite être la cible d’actions de solidarité convergentes.

L’asile, question majeure, est d’un autre ordre. Pour sa part, le Vice-Président de la Commission européenne a exprimé son souhait d’une révision de la « règle de Dublin ». Selon celle-ci, tout demandeur d’asile doit être renvoyé vers son premier pays d’accueil. Celui-ci étant bien souvent la Grèce qui, généralement, ne traite pas les demandes d’asile, la « règle de Dublin » n’est pas applicable. Cette règle, en outre, pose d’autres problèmes, humains en particulier : il semblerait mieux, en effet, de pouvoir faire une demande d’asile dans un pays où l’on a déjà des proches.

Au cours d’un point presse faisant suite à son intervention dans l’hémicycle, le Vice-Président de la Commission européenne a souligné que, dans leurs réactions à ses propos, les évêques s’étaient montrés très attentifs aux questions familiales. Ils ont également souhaité que l’Europe veille en particulier aux jeunes migrants.

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